dans les scrutins qui viennent de se succéder nombreux Français ont poussé un ont poussé un cri le vote auquel nous avons assisté c'est un vote antiystème il faut prendre le mot système exactement au sens où l'employé le général de Gaul sur la 4e République c'est le système de pouvoir qui est en place qui n'est pas seulement politique hein qui est politique médiatique intellectuel économique c'est ce message qu'il faut entendre face à ce malaise il est terriblement dangereux de se trouver confronté à une politique qui vous dit la veille des éles vous voulez que tout change je vais tout changer et le lendemain des élections vous répond à toutes vos attentes par formule qui est toujours la même je n'y peux rien ce n'est pas moi qui décide pour l'essentiel le citoyen va voter sans pouvoir changer quoi que ce soit donc il va voter pour rien fur à mesure que ce phénomène s'amplifie l'élection perd de plus en plus son sens cette nouvelle Assemblée nationale et ces trois blocs reflètent-ils leur poids réel dans notre pays c'est toujours un résultat arithmétique donc il ne sert à rien de se poser la question de savoir si c'est ce que les Français ont ont choisi dans leur dans leur intimité dans leur conviction la les plus profondes dans tout système électoral chacun choisit pour des raisons qui lui sont propres il répond non pas à la question qui lui est posée mais à la celle qu'il se pose l'électeur est parfois même traversé lui-même par de nombreuses contradiction ce qui ce qui me frappe en revanche beaucoup c'est que dans les scrutins qui viennent de se succéder c'estàdire le scrutin européen et de deux tours des législatives nombreux Français ont poussé un ont poussé un cri euh qui nous dit quelque chose sur l'état de la société et j'observe que ce ce ce ce cri n'a pas n'a été entendu à aucun moment et l'état de la société n'a été à aucun moment au centre du du débat ni pour le premier tour ni pour le second tour ni après le scrutin des européenses Don d'ailleurs on n' pas eu le temps de tirer les les les leçons je CIS que c'est en réalité un rendez-vous démocratique manqué il est manqué parce que 15 jours de de campagne dans les circonstances actuelles et dans l'état de la société ne permettent absolument pas de débattre correctement des attentes des gens de la façon dont chacun pense y répondre le vote auquel nous avons assisté est pour beaucoup en tout cas c'est la grande leçon euh que que moi je tire de ce scrutin c'est un vote antiystème alors antiystème veut pas dire qu' les gens votent pour l'anarchie le chaos la révolution non antiystème il faut prendre le mot système exactement au sens l'employé le général de Gaul sur 4e République euh c'est le système de pouvoir qui est en place qui n'est pas seulement politique hein qui est politique médiatique intellectuel économique que nous disent la plupart des des électeurs qui sont allés voter ils nous disent que ça ne peut plus continuer comme ça en tout ne veulent plus que ça continue de cette de la manière dont euh cela se passer se passe jusqu'à présent depuis plusieurs décennies c'est ce message qu'il faut entendre or avoir dissous dans ces ces conditions avec le résultat que connait aujourd'hui ne pouvait pas permettre et ne permettra pas de répondre à cette attente et c'est la déception de cette attente là qui est la chose la plus dangereuse pour l'avenir cette assemblée elle est à la fois le le résultat en parti de la déconnexion de toute la classe politique des préoccupations des et des problèmes des gens et elle est le reflet aussi d'une société qui est de plus en plus fracturée balcanisée et radicalisée la France se contre ce qu'on raconte ne se droitisse pas la France elle se radicalise si les plus radicaux de la gauche se réclamament de gauche remarqu que Leem national ne se réclame pas de la droite et et à juste titre d'ailleurs parce que ça sa base sociologique ne le ne lu permettrait pas les préoccupations croissantes des Français sur des thématiques telles que l'immigration la sécurité l'ordre ne suggèret-elle pas tout de même une droitisation de la société qui se traduit notamment dans la montée du rassemblement national il y a bien entendu les problèmes d'ordre d'autorité d'immigration problèm identitaire les problèmes cohésion de la de la société sur un plan culturel il y a aussi une bombe sociale he c'est c'est je sais pas si elle est de droite ou si elle est de gauche mais il y a une bombe sociale qui est en train de nous exploser à la figure et si le rassemblement national a fini par obtenir un tel socle électoral c'est bien parce que il a euh convaincu beaucoup euh d'électeurs directement concernés par la fracture sociale qui attaché de l'importance à cette à cette question à Toro raison mais en tout cas euh c'est c'est ce qui a fini par passer dans la tête de beaucoup de d'électeurs et ça n'a pas commencé aujourd'hui le Front national avait déjà commencé à vider la base électorale du parti communistes les premiers électeurs qui ont fait les gros bataillons du du de l'ancien Front national venait des anciens électeurs du du Parti communiste le rassemblement national a accentué ce ce ce discours d'Ille que beaucoup de gens de droite d'analystes de droite parfois d'inspiration moraenne considérer comme une erreur considérer que aller sur ce terrain qui était celui de la politique pure de la souveraineté de l'autorité de l'ordre était de la part de du rassemblement national une erreur c'était pas une erreur c'est ce qui qui leur a permis d'atteindre les niveaux il sont aujourd'hui dans la tête et dans la vie de beaucoup de gens toutes les questions qu'on vient d'évoquer se superposent mais oublier la dimension sociale la fracture sociale ou les fractures sociales c'est oublier un élément essentiel du puzzle vous croyez que l'ouvrier qui vote pour le rassemblement national se considère comme de droite vous croyez que celui qui est confronté à la à la violence quotidienne ou qui ne ne supporte plus une immigration incontrôlée ou plus voir la l'autorité se se défaire qui supporte pas que l'école soit dans cet état se situe toujours sur les chiquers politiques de de la droite enfin tous les problèmes dont on parle sont sont des des problèmes qui qui touchent beaucoup de gens et beaucoup de couche de la population qui ne se considère pas comme de droite ça ce sont des étiquettes que les politologues ou les les médias ou les politiciens d'ailleurs mettent sur sur les convictions ou les attentes des des gens moi je clémenceo était-il un homme de droite ou un homme de gauche Louis Napoléon Bonaparte était-il un homme de droite ou un homme de gauche en 1848 alors on pourrait dire l'autorité rien c'est c'était la droite mais la droite c'était cavgnac qui faisait tirer sur les ouvriers en 1848 pas Louis Napoléon Bonaparte qui a été élu par des couches de la population qui n'auraiit pas répondu à la question par l'affirmative à la question êt-vous à droite tout ça n'a pas beaucoup de sens essayer de porter un jugement moral sur le sur le mode de scrutin tenter de faire entrer l'analyse du des résultats dans les catégories et les schémas habituels paraît dans les deux cas une erreur quand on analyse la sociologie électorale d'un peu près on se rend compte que que ce cage est inopérant enfin ces étiquettes sont inopérantes en revanche si vous essayez de de mesurer sur sur une échelle d'intensité la radicalisation croissante des comportements des discours des des pensées là vous allez constater une montée en flèche de l'intensité de la radicalisation cette nouvelle Assemblée sans majorité claire vous fait-elle craindre une crise de régime nécessitant de changer ce régime ou à minima de mode de scrutin s'enfonce dans une crise qui n'est pas seulement pas une simple crise politique qui est vraiment une crise profonde de la démocratie une crise profonde de la de la société et même de la civilisation peut déboucher évidemment sur une crise de régime parce qu'on est rarement sorti de ce genre de de piège par les moyens de la normau qu'offrent les institutions en place sur 200 ans depuis le 18 brum jusqu'au 13 mai car il faut se souvenir que même la 4e République n'a pas trouvé d'issue dans les ures elle a trouvé une issue le 13 mai 58 il n'avait rien à voir avec une un moment un moment de démocratie il doit y avoir eu h h crises de régime c'està dire ces moments où les institutions en place n'ont plus la légitimité suffisante et la force suffisante pour pour régler les problèmes les plus graves auxquel se trouent confronté la société à ce moment-là les institutions s'effondrent si nous continuons comme ça ça c de la 5e République finiront par s'effondrer aussi d'autant que on les a quand même beaucoup abîmés beaucoup dénaturés moi je suis très inquiet à l'idée de que qu'avant certains c'est qu'au fond on pourrait trouver des consensus dans cette nouvelle assemblée en réformant les institutions je crois qu'il n'y aurait pas de pire solution que celle qui consisterait à tenter de sortir du malaise profond de nos sociétés en changeant de régime ça de République et quand j'entends grand nombre de gens très savants très inspirés expliquer qu'il faut passer à la 6e République comme si d'ailleurs fallait obéir sans arrêt à ce besoin fou de vouloir changer de de constitution c'est des constitutions se Périm constition qui se périme c'est une constitution qui a qui en n'est pas une constitution constitution fixe des règles qui peuvent durer très très longtemps il peut arriver que la Constitution soit le problème ou en tout cas un des problèmes c'était le cas en 58 et encore il y avait quelqu'un Colombé qui s'appelait le général de Goul et aujourd'hui il a personne qui a fait le 18 Ju il y a personne qui a cette autor qui a l'autorité morale historique la légitimité que pouvait avoir le le général de Goul à l'époque ce qui n'empêchz pas d'ailleurs les imbéciles de manifester en 58 en brandissant des panneaux le fascisme ne passera pas contre le général de Gaul pour moi la bonne bonne solution c'est pas de faire la 6e république qui ressemblerait étrangement à la à la 4e je ne comprends pas cette cette cette obsession de vouloir revenir au Herm du passé comme si on ne tirait jamais aucune leçon de l'histoire et de ce qui nous est arrivé arrivé que ce soit sur la 3è ou sur la 4e République je reste effaré par ces deux idées qui circulent qui sont un l'affaiblissement de la fonction présidentielle la fonction présidentielle a été malmenée par la pratique ce qui en était les titulaires ne se mettait pas de limite je pense surtout à la dernière période oui les pouvoirs du président peuvent être grands mais affaiblir la fonction présidentielle n'est pas la bonne réponse à cette cette question la bonne réponse elle est dans la dans la capacité à ce que nous désignons à se mettre des limites et dans la capacité les peuples à à rappeler au au au titulaire de la fonction qu'il y a des limites à ne pas franchir rendre la France ingouvernable pour que les titulaires des fonctions les plus élevées n'abusent pas de leur pouvoirs n'est pas une solution et la deuxième qui est très à la mode c'est la c'est la la proportionnelle mais quoi on a on a on a pas d'expérience de la proportionnelle on n' plus de souvenir historique on ne voit pas ce qui se passe dans le reste du monde quand la proportionnelle en vigueur d'Avord l'idée que l'Assemblée doit ressem sembl refléter toutes les nuances de toutes les opinions est une idée folle mode de scrutin ça n'est pas fait pour ça mais d'ailleurs aucun mode de scrutin ne permet d' arriver si vous et si cela devait être avec une de proportionnelle intégrale ça serait toujours ingouvernable le mode de scrutin est fait pour mettre les gens en face de leur responsabilité et les amener à choisir ils peuvent choisir positivement ils peuvent choisir négativement mais à choisir parce qu'il faut qu'il choisisse pour que le pays soit gouvernable la solution c'est évidemment les les coalitions d'après d'après élection mais je ne suis pas sûr que ça ça favorise beaucoup la démocratie parce que même si les gens louent l'esprit de compromis quand vous êtes confrontés aux crises auquell nous sommes confrontés je ne suis pas sûr que l'esprit de compromis soit la meilleure façon d'aborder les problèmes et et surtout il y a quand même quelque chose qui est au fond profondément antidémocratique quoi qu'on en dise euh c'est que les gens se retrouve gouvern le lendemain des élections par une coalition pour laquelle ils n'ont pas voté qui met au point un programme pour sur lequel ils ne se sont jamais prononcés les élections législatives qui viennent de se tenir en Grande-Bretagne se sont déroulé au scrutin uninominal majoritaire à un tour qui a systématiquement dégagé une majorité en faveur du parti arrivé en tête en nombre de voix n'est-ce pas une solution il est très intéressant dans la situation actuelle de comparer ce qui vienent ce qui vient d'arriver en France électoralement ce qui est arrivé en Grande-Bretagne presque presque simultanément la situation de la société anglaise n'est pas meilleure que celle de la société française les colères dans la société anglaise sont au moins aussi importantes que les colères dans la société française les fractures au moins aussi importante on n pas le même mode de scrutin puisque nous on a un scrutin uninominal majoritire à de Tours les Anglais ont un scrutin uninominale majoritaire à un tour la différence entre les deux c'est que le système français c'est permet de maintenir un multipartisme assez important enfin une variété de partis important puisque au premier tour il peut y avoir beaucoup partis en présence le système anglais est est fait pour pousser au bipartisme est intéressant de voir que dans la situation actuelle dans l'état des sociétés même le système anglais n'arrive n'arrive pas à à réellement imposer bipartisme un bipartisme parfait alors certes un parti très dominant qui sort des élections de parti travailliste on parle d' rat de marée travailliste mais avec moins de voit que en 2019 qui était une de leur plus singlantes défait le Parti conservateur qui est encore là P encore assez lourd mais on voit ressurgir les les les libéraux euh et un nouveau parti peu contestataire qui pour la première fois va entrer au au au Parlement britannique dans des pays où le bipartisme est presque institutionnel comme aux États-Unis les fractures ell elles se situent à l'intérieur des des des partis le parti démocrate États-Unis parti républicain ne sont plus du tout ce qu'ils étaient et ils sont traversés à l'intérieur par des courants opposés souvent violemment violemment opposé donc tout ça fait quelque chose de très fragile c'est vrai dans tous les pays occidentaux et dans les pays qui qui sont dans l'orbite des pays occidentaux j'ai été très frappé par les résultats de l'élection présidentielle au Brésil deux personnages aussi opposés que bolsonaro et et Loula et on se retrouve à 5050 he c'està-dire de le pays cassé en deux comme les États-Unis sont cassés en deux les sociétés occidental parfois cassé en morceau si on continue comme ça il risque de ne pas y avoir d'issu démocratique en tout cas d'issu dans les dans les urnes faute d'avoir tenu compte de l'état de la société et de s'être reposer sur la capacité du système politique précisément à trouver des compromis des combinaisons des tactiques des stratégies euh qui permettent de de donner le sentiment que tout continue de fonctionner et que tout peut fonctionner comme avant cette impossibilité de dégager une majorité témoigne-t-elle également de l'incapacité de la droite ou de la gauche a proposer un projet politique qui emporte la majorité comme jadis le problème de la droite c'est c'est que à partir de la liquidation du RPR elle est redevenue la droite et rien que la droite et encore une droite divisée comme elle l'a toujours été dans la vie politique française entre une droite qu'on appelle oréaniste c'est-à-dire dire la droite libérale la droite de l'argent et puis une droite plus traditionnaliste certains appelleront appelleront réactionnaire tout ça n'a jamais fait une majorité en en France sauf à des moments vraiment très très très rares dans dans notre histoire politique depuis 200 ans la grande erreur elle remonte à à la création de l'UMP il existait un grand mouvement euh gouliste avec une base populaire très large vous souvenez de la formule de mallerau le le métro à 5h du soir ce à l'époque qui qui ont qui ont présidé à cette opération de liquidation du RPR voulait liquider le parti de masse avec une base populaire importante et créer un grand parti de un grand parti de notable de centre droit la modernité politique appelé de structurer la structurer la toute la vie politique autour de deux grands partis un de centre gauche un de centre droit appartenant à la catégorie D des partis de gouvernement et ce qu'on a appelé longtemps le cercle de la raison ils allaient faire à peu près pr la même politique avec quelques variantes n'allait plus avoir à subir le le le le poids des couches populaires soant passant aussi des couches moyennes moyenes inferme mais aussi mais aussi des classes moyennes on pourrait dire moyenne moyenne leurs passion leurs sentiments voilà il fallait que politique soit faite par des gens paraî-il éclairés plus intelligent ça a été une heure fatale d'ailleurs le Parti socialiste a suivi de a suivi le même chemin ces partis se sont désenracinés des familles politiques le substrat de le de leur de leur cohésion et de leur identité voilà on n'est passer à gauche de de l'héritage de jores de Bloom une espèce de cartel électoral avec des gens qui en fait n'avaient rien à voir entre eux on allait des sociolliibéraux au chevinemtiste en passant par en passant par les sociosdémocrates par toutes les variations possibles de socio-démocrates jusqu'à ce que l'identité du Parti socialiste devienneent incompréhensible pour pour tout le monde il s'est passé la même chose de l'autre côté de chiqu avant il y avait le RPR et puis l'UDF on va dire les centristes et les libéraux d'un côté lesgonistes de l'autre qui passaient des alliances électorales qui arrivaient à gouverner ensemble en fonction du point relatif que leur donnaient les les électeurs au fond ça ne marchait pas si mal une fois qu'on a regroupé tous ces gens ensemble on a détruit les famille politique sur lesquels sur lesquel reposer ses parti d'ailleurs nous le payons très très cher parce qu'aujourd'hui il n'y a plus de sur la scène politique plus vraiment de de partis politiques qui soi enracinés dans des familles politiques en fait il y a plus de familles politique voilà il y a des partis des appareilsune famille politique elle incarne une forme de continuité qui s'adapte certes à l'évolution des des choses aux événements aux circonstances mais qui poursuit qui continue une histoire continue à écrire une histoire une histoire qui s'inscrit profondément dans l'imaginaire collectif d'une d'une d'une nation qui fait la cohésion siment identitaire de cette de ce de ce parti tout ça a disparu vous n'avez plus au fond pour les forces politiques montantes que des entreprise unipersonnelle mais le jour où Emmanuel Macron s'en va que restera-t-il du bloc central tel qu'il est aujourd'hui qu sera-t-il du macronisme le jour où Jean-Luc Mélenchon s'en ira que reste a-t-il de LFI le jour où Madame Le Pen s'en ira que restera-t-il du rassemblement national du même coup il n'y a plus de de partis capable de sélectionner former euh des des candidats avant le les partis politiques alors on peut détendre à ce que fut le Parti communiste avant qu'il lui-même ne se ne se dissolve les appareils des partis les responsables des partis connaissaient les les les militants et ceux auxquels ils allaient donner progressivement des investitures de plus en plus de plus en plus importante il avait une vie Locale de ces partis une implantation locale forte ce qui est arrivé au au au rassemblement national n'aurait pas pu arriver pour ce qui est de la sélection des candidats à un parti comme jadis le RPR ou le Parti socialiste toujours y avoir il pourit toujours y avoir un accident mais mais dans l'ensemble ça n'était pas le cas et ça a encore une autre conséquence c'est que personnel politique qui se trouve ainsi sélectionné à la vavite en général et sans connaître vraiment les gens est un personnel politique qui est rarement à la hauteur de de ces des exigences de sa de sa fonction à la hauteur de son rôle président de la République a même expliqué qu' fallaitêtre des amateurs pour faire de la politique politique est comme tout et comme toutes les autres activités pour s'y engager il vaut mieux être séux et se professionnaliser qu'être un amateur outre cette disparition des familles politiques qu'est-ce qui est à l'origine de cette crise politique contre laquelle vous nous mettez en garde il faut chercher dans le fond des choses le système politique et la façon dont il fonctionne et les résultats qu'il donne sont aussi la conséquence de l'état de la société de l'État dans laquelle on a mis la société connaissez la phrase de Philippe sin en 92 la droite et la gauche ce sont deux détaillants qui ont le même grossiste l'Europe mais il y a pas que l'Europe il y a la M isation la montée de la dépolitisation de la société de l'économie la montée de ce qu'on appelle le terme très barbare mais la juridicisation de de de la société c'està dire la montée en puissance des des des juridictions et du droit mais je parle pas du droit qui est l'expression de la justice avec une majuscule non on parle du droit positif droit tel qu'on le fait tous les jours tel que le font tous les jours les les les juridiction je dis les juridictions à dessin plus d'ailleurs que les assemblées parlementaires la part du politique que ce soit à travers l'exécutif ou à travers le pouvoir législatif n'a cessé de de décliner dans le destin des sociétés en tout cas des sociétés occidentales la crise politique aujourd'hui c'est d'abord une crise de la démocratie c'estàdire une crise très profonde qui est nourrie par un malaise dans la société même dans la civilisation face à ce malaise si vous voulez c'est il est terriblement dangereux de se trouver confronté à une politique qui système politique démocratique qui vous dit la veille des élection vous voulez que tout change je vais tout changer on va faire autrement on va faire autre chose et le lendemain des élections vous répond à toutes vos attentes par formule qui est toujours la même je n'y peux rien ce n'est pas moi dans ce domaine dans ce dans cet autre domaine ce n'est pas moi qui décide ça veut dire que vous pour l'essentiel le citoyen va voter pour que rien pour sans pouvoir changer quoi que ce soit donc il va voter pour rien et de plus en plus pour rien au fur à mesure que le le le rôle de la politique et et le rôle de la loi faite par le législateur se réduit se rétrécit fur à mesure que ce phénomène s'amplifie euh l'élection perd de plus en plus son sens et c'est c'est tout le danger qui qui nous menace il y a aujourd'hui une très très grande difficulté à modifier le cadre qui conduit toutes les politiques à se ressembler plus ou moins ou en tout cas être ressenti par les citoyens comme se ressemblant toutes et a une deuxième inconvénient c'est que quand c'est pas de votre faute d'être plus responsable donc la responsabilité politique euh s'effondre seulement ceux qui décident ou les mécanismes euh qui qui décid à la place des euh à la place des responsables politiques euh sont des mécanismes qui ne sont responsables ou des gens qui ne sont responsables devant personne la Cour de justice de l'Union européenne elle fabrique ses jurisprudences elle n'est responsable devant personne les juridictions sont responsables devant personne ah une fois que les traités ont été signés que les directives ont été adoptées et que les conventions internationales euh ont été approuvé plus personne n'est responsable de quoi que ce soit dans le système dans le système actuel le gouvernement a présenté une loi sur l'immigration sensé répondre dans ce domaine au aux attentes fortes des de beaucoup de Français en réalité c'était un marqueur non euh une une réponse aux attentes parce que dans ce domaine ce n'est pas le législateur qui décide aujourd'hui dans l'état actuel du du droit c'est le juge qui décide en tout cas pour la plupart des mesures qui étai qui étai énoncées dans la loi alors vous don exemples concrets mais prenons en on dit on va rétablir le délit de maintien en sit sur le territoire en situation irrégulière si ce délit a été supprimé de la loi c'est parce que la loi était devenue inapplicable et n'était plus appliquée pourquoi n'était-elle plus parce que une jurisprudence de la Cour européenne de justice avait décidé à l'échelle européenne que on ne pouvait pas mettre en œuvre ce genre de loi sur le territoire de l'Union Européenne n'avit pas le droit de refouler un réfugié à la frontière la jurisprence de la Cour de justice et que dès lors que vous trouvez dans la situation d'entrer sur le territoire vous considère que vous êtes déjà sur le territoire et que donc vous avez droit à tous les recours avant de pouvoir être éventuellement expulsé donc peut plus refouler les genses alors parfois on le fait mais c'est en violation c'est en violation du droit et on peut pas fonder le fonctionnement d'un état sur le le viol délibéré du droit par ceux qui sont chargés de l'appliquer don finalement personne n'est responsable et puis au bout de quelques années où évidemment rien n'a changé né dans la tête des citoyens l'idée qu'une fois de plus on leur a menti et ça c'est terrible pour la démocratie si ça continue comme ça la démocratie n'y résistera pas tout ça est laissé laissé de côté dans le débat public quand quelqu'un l'aborde considéré comme comme un extrémiste plus vous rapprocher du pouvoir aujourd'hui plus vous essayez de vous normalisez pour gagner vous savez qu'il vous faut conquérir l'électeur médian ce qu'on appelle l'électeur médian électeur central il faut s'en rapprocher vous êtes contraint de laisser ces ces débats ces débats de côté et de vous réinscrire dans encore une fois dans le cadre qui nous a amené là où nous en sommes alors après il peut y avoir plusieurs variantes il y a ceux qui veulent tout casser ceux qui veulent modifier à la marge mais sans rien modifier du tout vous êtes condamné à faire à peu près la même chose que les autres que faut-il faire justement quelle est la priorité pour sortir de cette crise politique et démocratique une fois qu'on a pris conscience de la gravité de la situation la question de la hiérarchie ce qu'on appelle la hiérarchie des normes enroit cette question elle est posée on entre là dans un débat politique qui est celui de la modification de la Constitution en particulier de de l'article 55 de la Constitution qui annonce que les traités sont supérieurs à la loi mais pour changer la Constitution il y a un débat politique considérable pour changer la Constitution il faut passer par l'article 89 de la Constitution voter un texte un projet de loi constitutionnel en terme identique par les deux assemblées puis à charge pour le président de soit réunir le Congrès qui votera au 35e le problème évidemment de cette de cette procédure c'est que sur un sujet comme celui-là on peut douter d'arriver un jour un accord sur un texte identique pour les pour les deux assemblées soit soumettre le projet au référendum qui a été la voie utilisée par le général de Gaulle à plusieurs reprises dont 1962 lorsqu'il a euh soumis au référendum l'élection du Président de la République au suffrage universel en 62 ça a été très violent l'assemblée a renversé le gouvernement Pompidou qui a entraîné la dissolution de l'Assemblée par le général de Gaul le président du Sénat accusé le général de Gaul de forfaiture enfin le débat était était d'une violence éit d'une violence extrême général de Gaul est venu à la télévision expliquer que l'article 11 puisque c'est de celui-ci don de celui-là dont il s'agit qui portait sur l'organisation des pouvoirs publics convenait parfaitement pour comme cadre pour convoquer le peuple à un référendum en expliquant que de question de ce genre de toute façon c'était au peuple de la tranchée le peuple a tranché et le président de la République depuis est élu au suffrage universel mais il y a beaucoup de gens qui considèrent que c'était inconstitutionnel que ce que le général de Gaul a fait on ne peut pas le refaire ça c'est un vrai combat politique si on le fait pas ça servira de moins en moins de voter des lois et donc de voter pour des gens qui qui fabriquent la loi faut revenir à ce qui était at essayer de revenir à ce qui est l'état du l'état du droit avant 1989 pour le droit droit publici et avant 75 pour le judiciaire qui appliqué dans Laur jurisprudence la règle suivante c'est la dernière expression de la volonté du législateur qui l'emporte c'est donc le traité s'il est postérieur à la loi c'est la loi si est postérieur au traité d'avantage ce serait évidemment de rétablir la responsabilité politique c'est-à-dire de ne plus permettre à la majorité au gouvernement au président de la République de dire je n'y peux rien ce n'est pas moi mais de l'obliger à dire je ne veux pas voter une loi contraire faire voter une loi contraire au traité parce que ça aurait tel tel inconvénient et je l'assume et bien je vais faire voter une loi qui est contraire au au traité parce que je pense que c'est absolument nécessaire et je l'assume est-ce que ça détruirait l'Europe je n'en crois pas un mot est-ce que ça donnerait enfin un vrai un vrai moyen de faire changer au cas par cas ou évoluer au cas par cas des législations européennes certainement c'est l'application en droit constitutionnel de ce qu' en pratique la politique de la chaise vide par le général de Gaulle propos de la politique agricole commune dans les années 60 il n'y a aucun autre moyen de faire évoluer l'Union européenne et le cadre dans lequel nous enferme l'extension indéfinie du droit européen la seule voie possible c'est une approche au cas par cas et la seule façon de forcer de temps en temps à cette approche au cas par cas c'est pouvoir voter une loi qui rend inapplicable une disposition du du traité sur le territoire national et qui permet de dire à nos partenaires vous ne voulez pas discuter de cette question très bien la règle ne s'appliquera pas en France mais dès que vous voudrez en rediscuter nous sommes prêts à en rediscuter tous les discours consistent à dire il faut avoir de l'influence en Europe il faut faire des coalitions il faut faire on voit bien M ne mène à rien alors ça ne vaut pas en plus que pour les textes européens ça vaut aussi pour les traités de libre échange pour les conventions internationales et on est arrivé à un point où où cela met la démocratie en danger sauf à à Paris que on va faire émerger une démocratie européenne en oubliant que la démocratie exige un peuple un seul peuple parce que pour accepter la loi de la majorité faut avoir une conscience conscience de peuple très forte je l'accepte parce que mon appartenance à ce à ce peuple est plus forte que mes désaccords la démocratie européenne comme d'ailleurs la souverainéé européenne est une est une illusion quand ce n'est pas un mensonge une fois que la responsabilité é rendu aux politiqu quelle offre faut-il porter selon vous la politique ça peut pas être un catalogue de mesures catalogue de mesures où les mesures qu'on prend finement ils ne peuvent être que la déclinaison d'une d'un projet d'une vision mais aussi plus fondamentalement encore d'une conception de la politique et donc ça nous renvoie à quelque chose de tout à fait fondamental dans la façon dont on fait de la politique aujourd'hui alors la politique elle est dans une très mauvaise période comme dans toutes les périodes de crise parce qu' c'est une politique a beaucoup fautter notment la disqualification de la de la politique au nom des fautes qui ont été commises par les responsables politiques par la classe politique mais aidé en cela par par beaucoup d'autres groupes sociaux et la pire des choses parce que pour pour récupérer la maîtrise de leur destin les peuples et les citoyens n n'ont pas d'autres recours en réalité que la politique cette question de la conception de la politique elle est essentielle est-ce que la politique c'est l'expression de la volonté humaine dans l'histoire la capacité à dire non à à tout ce qui paraît inéluctable fatal et tout ce qui a servi un homme ou un peuple est une question fondamentale et non ce n'est pas un débat philosophique é terré la brraie politique ça commence par la réponse à ce genre de question et quand on écarte ce genre de question bah il y a plus de politique il a il y a plus que il y a plus que des marchands d'illusion il a vous arrivez avec votre programme vous avez 1000 mesures c'est c'est pas le catalogue de La Redoute la politique je pense que les gens ont besoin de sentir ça de sentir que derrière le derrière les les les programmes les discours les mots il y a une densité de de de réflexion et de et de pensée qui permet au moins de de comprendre que que celui qui vous parle c'est où il va quoi ma grand-mère disait toujours quand elle regardait à la télévision un homme politique qui qui s'exprimait donc dans les années 60 avit parfois cette cette réflexion qui devrait faire réfléchir qui moi fait beaucoup réfléchir elle disait ah celui-là il parle bien en général se trompait pas le parler bien ne signifiait pas que ni qu'elle avait tout compris ni qu'elle était d'accord avec tout mais qui signifiait au fond celui-là il se moque pas de moi quand ne vous moquez-vous pas des gens quand vous avez je vi au corps une une vraie conviction et une vraie sincérité quand vous prétendez à des fonctionsutes fonction que que vous avez une p c'est de à la fois de ce qu'est la politique de ce que sera votre rôle de de ce que sera votre fonction combien de gens aujourd'hui dans notre pays comme dans notre pays européens occupe des postes très voire très très élevés sans avoir jamais réfléchi jamais compris à ce qu'était la nature de leur fonction et par conséquent la nature de leur devoirs