Melissa Da Costa, phénomène littéraire- 05/09/2024

Published: Sep 04, 2024 Duration: 00:10:06 Category: Entertainment

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ne se sont pas fait arnaquer. - A.-E.Lemoine: Je vous souhaite un deal de places de cinéma pour aller voir le film mercredi prochain. - D.Auteuil: Un prix normal. - A.-E.Lemoine: Qu'il y ait du monde pour aller voir votre film. En France, les chiffres fous d'une romancière. - L.Sénéchal: Garanti sans arnaque. M.Da Costa a vendu 3 millions de livres. Vous êtes la romancière la plus lue de France depuis cet été devant G.Musso. Votre dernier livre vient de sortir. C'est le récit sensuel de la reconstruction d'un couple après l'accident qui prive le héros de l'usage de ses jambes. M.Da Costa a toute une communauté de fans qui s'expriment en ligne. - J'ai trop hâte! Le nouveau M.Da Costa. - C'est une merveille. Il est bouleversant, magnifique. - Je vous le recommande. J'en suis bouleversée. Je le place dans mes top bouquins. - A.-E.Lemoine: Bonsoir, madame "phénomène littéraire de la rentrée". Déjà 44 000 exemplaires vendus en 3 semaines, 2 réimpressions de 30 000 exemplaires de "Tenir debout", votre 8e roman publié en 5 ans. Ce qui fait de vous une écrivaine beaucoup plus prolixe qu'A.Nothomb et plus lue que G.Musso. Vous avez répondu récemment que votre métier n'était pas écrivaine mais chargée de communication. Votre histoire est un roman. C'est une très belle histoire comme l'édition française peut en faire surgir de temps en temps. Vous écrivez depuis toute petite, avec des premiers poèmes dès l'âge de 7 ans. Pendant des années, vous avez écrit pour vous et personne d'autre. - M.Da Costa: Pour le plaisir, l'évasion. - A.-E.Lemoine: 8 romans ont été publiés et beaucoup d'autres sont encore dans les cartons? - M.Da Costa: Oui. J'ai des romans que j'ai écrits et que j'ai décidé de garder pour moi. Il en reste encore 1 ou 2 sur mon ordinateur. - A.-E.Lemoine: Il y a eu un déclic il y a 5 ans. Vous êtes en Nouvelle-Zélande. Vous êtes partis en amoureux pour une année sabbatique de road trip. Vous bouclez en 7 mois un roman entamé quand vous aviez 17 ans et le déposez, comme beaucoup de Français, sur une plateforme d'autoédition. Il aurait pu rester inaperçu, mais non. - M.Da Costa: Un engouement commence à se créer sur la plateforme. Je reçois les premiers commentaires, les premières notes sur 5. Le roman grimpe dans le classement de la plateforme et il est repéré par une maison d'édition. - A.-E.Lemoine: Qui vous publie, mais elle fait faillite. - M.Da Costa: Au bout de quelques mois. Albin Michel me repêche. - A.-E.Lemoine: Avec vos romans précédents... Vous avez vendu plus de 3 millions de livres, 1 million l'année dernière. Vous avez du mal à dire que vous êtes écrivaine. Il a fallu attendre le classement du "Figaro", qui vous classait en tête des ventes 2023, pour assumer ce statut. Vivre de l'écriture, c'était inenvisageable pour vous? - M.Da Costa: Oui. Le monde littéraire me paraissait complètement fermé et inaccessible. J'avais cette idée que tout pouvait s'arrêter à tout moment. On peut avoir un succès, un best-seller et disparaître. J'ai été très prudente. - A.-E.Lemoine: Vous venez d'un milieu rural, modeste. Votre père n'avait jamais lu de livre avant le vôtre. - M.Da Costa: Jamais de roman et maintenant, la machine est en route. Il y a pris goût, sur le tard. - A.-E.Lemoine: Il doit être extrêmement fier. - M.Da Costa: Il n'est jamais trop tard. - A.-E.Lemoine: Vous avez un rapport très distant avec le succès. Vous n'avez rien changé à votre vie. Vous vous êtes juste accordé un espace de travail dans le sous-sol de votre maison. - M.Da Costa: Oui. Comme ça, ça ne donne pas envie, mais c'est un très beau sous-sol. J'y suis très bien. - A.-E.Lemoine: Vous restez discrète. Vous êtes plus lue que G.Musso, mais beaucoup de vos lecteurs ne savent pas à quoi vous ressemblez. C'est très pratique. - M.Da Costa: Oui. On garde des rapports très sains avec les gens. Il n'y a pas de rapport intéressé. - A.-E.Lemoine: Vous pouvez observer vos lecteurs dans les transports en commun. - M.Da Costa: Sans être reconnue. - A.-E.Lemoine: Vous voyez s'ils s'ennuient ou s'ils aiment bien. - M.Da Costa: Je ne me présente jamais. Sur la plage, cet été, j'en ai repéré quelques-uns. Je regardais discrètement, mais c'est tout. - A.-E.Lemoine: Sans vous manifester. Vous étiez quand même très heureuse. - M.Da Costa: Oui. - A.-E.Lemoine: Quand vous amenez votre fils à la bibliothèque, la bibliothécaire ne veut pas croire que vous êtes M.Da Costa. - M.Da Costa: J'ai dû donner mon nom pour l'inscription à la bibliothèque. Elle voit mon nom et elle me dit: "Vous êtes de famille avec la romancière M.Da Costa. Ca doit être votre tante." "Non, c'est moi." Elle s'attendait à voir une dame beaucoup plus âgée. Comme mon visage n'est pas encore très connu, voilà. Chacun s'imagine un visage. - M.Bouhafsi: Votre vie a plus ou moins changé avec Internet, notamment cette plateforme d'édition qui a lancé votre carrière. Aujourd'hui, c'est les réseaux sociaux qui vous accompagnent au quotidien, notamment des lecteurs qui vous écrivent. Vous prenez du temps pour répondre à ces messages et le compliment qui revient très souvent, c'est: "Vous devriez être remboursée par la Sécurité sociale." Plus jeune, vous vouliez être psychologue. C'est le plus beau compliment qu'on puisse avoir. - M.Da Costa: Complètement. - M.Bouhafsi: Que vous disent ces gens au quotidien? - M.Da Costa: J'ai beaucoup de remerciements, de gratitude. On me remercie de mettre en lumière des thématiques, des difficultés. C'est encore le cas avec ce livre. J'ai eu des messages de personnes qui vivent ces choses au quotidien. Un message m'a particulièrement touchée: "J'aurais pu écrire ce roman." - M.Bouhafsi: Ca vous réconforte aussi, car il y a des critiques, notamment sur le fait que vous soyez une écrivaine "feel good". Certains disent que ce n'est pas de la grande littérature. J'imagine que ces messages vous font du bien. - M.Da Costa: Les critiques... Plus j'avance, moins j'y prête attention. Les plus belles critiques sont celles des lecteurs. - A.-E.Lemoine: Les critiques littéraires parisiens se bouchent un peu le nez avec les romanciers populaires. C'est un point commun que vous avez avec G.Musso, de vendre beaucoup de livres et de ne pas être considérée à la hauteur de la popularité. - M.Da Costa: C'est en train de changer. On y travaille. - E.Tran Nguyen: On parlait de ces histoires que vous mettez en lumière. Dans ce livre, c'est un quadragénaire qui s'apprête à quitter sa femme pour sa maîtresse, une jeune femme de 25 ans. Cette aventure prend une direction imprévue. Dès les 1res pages, un drame arrive. François a un accident de scooter. Il reste paraplégique. C'est ce parcours que vous racontez pendant 600 pages. Leur combat de ce couple pour rester ensemble malgré l'épreuve... Cette histoire d'amour est totalement inventée. Mais toutes les difficultés, quand on devient handicapé, le quotidien, vous vous êtes beaucoup documentée. Vous avez été aidée par un vrai couple. Le garçon a un petit message pour vous. - Je voulais te faire un message pour te remercier de m'avoir contacté il y a plusieurs années. J'ai été ravi de travailler avec toi, de te donner des infos, d'échanger avec toi. Ca a été un moment très fort de ma rééducation. Merci pour la sensibilisation, à travers ton livre, pour le handicap. Prends soin de toi. Gros bisous. A bientôt. - M.Da Costa: Ca fait plaisir. Merci, Yann! - E.Tran Nguyen: Il vous a beaucoup donné de leur vie quotidienne, de leur vie de couple, de ce que ça pouvait engager chez eux. - M.Da Costa: Je ne voulais pas parler du handicap en racontant n'importe quoi. C'est un sujet sensible. Il fallait être dans la justesse. Comment se mettre dans la peau d'une personne privée de l'usage de ses jambes, de la sensibilité du bas du corps, comment être vrai quand on ne le vit pas? Son témoignage a été primordial, sur les ressentis, sur plein de choses. - P.Lescure: Plusieurs de vos romans sont en cours d'adaptation ou déjà adaptés sous divers formats. Babeth montre "Tout le bleu du ciel", disponible en BD. Votre 1er succès va être adapté par TF1 avec C.Lou et H.Becker dans les rôles principaux. Une adaptation au cinéma est en projet pour "Les Femmes du bout du monde". Vous avez hâte de voir ces 2 romans en films ou vous avez l'impression que ça va vous échapper? - M.Da Costa: Il y a un peu des 2. J'ai l'impression que ça m'échappe, mais je le vis bien. C'est une autre vie pour ces personnages. Globalement, j'ai hâte de voir ça. Il y a beaucoup de sensibilité dans ces 2 adaptations et une fidélité.

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