Arrestation de Riad Salamé : vers la fin de l'impunité au Liban, le point avec Joseph Bahout

et justement pour en parler nous retrouvons en direct de beyouth Joseph barout professeur de sciences politiques et directeur de l'Institut fares de politique publique et d'affaire à l'université américaine de Beyrouth bonsoir à vous professeur bonsoir merci de me recevoir également le Riad Salam donc l'ancien gouverneur de la Banque du Liban a été arrêté ce mardi à beyouth est-ce donc la fin de l'impunité au Liban par rapport à ce dossier écoutez je pense qu'il est encore vraiment très prématuré de le dire je crains même que la réponse ne soit ne soit non l'impunité au Liban est une est une chose extrêmement établie dans ce dossier dans ces affaires financières tout comme dans d'autres affaires vous savez il y a encore les crime de guerre de la guerre civile qui n'ont jamais été ouverts il y a l'explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020 qui n'a encore pas été élucidé et on est très loin aujourd'hui d'élucider disons de faire la vérité la lumière sur sur les malversations financières ce qui est certain aujourd'hui à Beyrouth c'est qu'il y a beaucoup de surprises un peu de stupeur à cette arrestation euh tout le monde sait de quoi probablement est coupable l'ancien gouverneur de la Banque centrale des choses qui vont bien au-delà et qui sont beaucoup plus grandes et plus importantes que celles pour lesquelles il a été arrêté mais aussi tout le monde était convaincu et et le pays vivait dans l'idée que cet homme est est inapprochable est inattaquable et bien protéger du fait des secrets qu'il tient contre l'ensemble de la classe politique libanaise de la classe financière libanaise et donc son arestation est un tout petit peu encore énigmatique c'est pour ça que je reste si vous voulez très prudent dans la réponse à votre question puisqu'il y a quand même pas mal de zone d'ombre dans cette arrestation qui risque probablement de ne pas durer d'abord très longtemps et qui risque même peut-être d'être une façon de protéger l'ancien gouverneur par rapport à des poursuites internationales très graves sur lesquel dans lesquels il est il est impliqué c'està-dire dans où il est poursuivi donc d'une certaine façon il y a peut-être une sorte de trompeleuil dans cette affaire de toute façon c'est ce soir encore très très tôt de le dire on ne connaît pas les chefs d'accusation justement par rapport à ça est en garde à vue il est en garde à vue ce soir il devrait être probablement déféré devant un juge dans les tris ou 4 jours qui viennent et c'est ensuite qu'on saura exactement de quoi lesé t Liban le gouvernement libanais euh le poursuit justement vous venez de l'évoquer donc plusieurs libanais ont donc salué l'arrestation de Salamé mais d'autres craignent que le timing de cette arrestation ne soit qu'une manœuvre pour protéger Salamé des poursuites judiciaires lancées à l'étranger notamment en France au Royaume-Uni et en Suisse qu'en pensez-vous c'est exactement ça voilà je l'avais dit tout à l'heure puisque vous savez que le le l'ancien gouverneur est d'aujourd'hui sous le coup d'un mandat d'arrêt international d' même d'une note rouge d'Interpol il ne peut pas pas quitter le pays il est aussi dans un mandat il est aussi sous mandat d'arrêt au Liban et ce n'est pas les raisons de ce mandat d'arrêt qui ont conduit à son arrestation aujourd'hui donc ça rend la chose encore plus énigmatique donc en fait il c'est un homme qui jouit aujourd'hui d'une très grande liberté et d'une impunité et même à la limite je dirais d'une protection implicite du gouvernement libanais des forces politiques libanaise dans son pays il est très très probable il y a deux hypothèses pour aller vite si vous voulez il y a l'hypothèse de la protection c'est-à-dire peut-être que la justice ibanaise a eu vent d'une action imminente de la justice internationale contre lui et donc d'un d'un nouveau mandat d'arrêt vous savez que s'il est arrêté dans son pays cette affaire là a précéance sur le mandat d'arrêt international et donc à ce moment-là il y a un court circuitage par le Liban de l'affaire internationale l'autre hypothèse est que le Liban est aujourd'hui à un ou 2 mois probablement de sa mise de la mise de son système financier la liste grise du Gaffi et donc peut-être qu'il y a aussi un message que le judiciaire libanais envoie aux autorité financière internationale en disant calmez-vous ne nous mettez pas sur la liste grise nous sommes en train de faire le nécessaire puisqueune partie de des raisons qui conduiraient le Liban à être mis sur la liste grise du GAFI ont à voir avec les malversations que la banque centrale sous la présidence ou sous le gouvernerat de Riyad salam avait très largement couvert donc c'est pour ça qu'il faut rester très prudent je crois que ce soir on nen sait pas grand-chose et il y a de fortes probabilités je dis forte probabilité on nen sait pas encore grand-chose que tout cela ne soit qu'un trompelœil un tour de passe-pe et que finalement Riyad salam ne sorte de cette affaire aussi protégée qu'il ne l'a été auparavant ça ne changera rien à sa poursuite internationale c'est un homme qui de toute façon ne voyage plus sa fortune est probablement planquée sous des noms d'emprunt au Liban ou à l'étranger et il coule des jours SEM tout très heureux et très très sûr dans ce pays et dans la sphère politique déjà dans son pays rad salam qui est accusé donc d'avoir détourné plusieurs millions de dollars pourquoi sa détention provisoire a secoué les milieux politique et judiciaire à Beyrou et ailleurs alors c'est un peu pour les raisons qu'on cité parce que vous savez Riad Salam a été gouverneur de la Banque centrale pendant 31 ans durant lesquels il a tout vu il a tout vu il a tout fait il a financé tout le monde il a couvert tout le monde au Liban dans la région avec le régime syrien avec probablement le régime de Saddam Hussein avant sa chute et avec beaucoup d'autres circuits internationaux donc c'est un homme aujourd'hui qui est pratiquement le coffre fort des secrets financiers de de toute une partie de la classe politique libanaise et régionale et donc l'hipothèse est ou j'imagine que la peur a dû gagner certains du fait que si Riad Salam se mettait a lâché tout ce qu'il sait ce soir en contrepartie de quelque chose peut-être d'un allègement des poursuites ou et cetera même si je doute que ce soit ça qui est en en cours avec l'État avec la justice libanaise à ce moment-là il y a des têtes qui tomberaient et d'ailleurs c'est pour ça aussi que les libané était convaincu que personne ne touchera à Riyad Salame parce que Riyad Salame n'est pas qu'une personne n'est pas que lui-même il représente en fait la tête si vous voulez de pont ou la la la la la face émergée de l'iceberg qui est le système euh politico-financiers qu'on pourrait qualifier de mafieux dans ce pays et donc euh il est le dépositaire de l'ensemble des secret euh de la classe politique durant 30 ans c'est-à-dire pratiquement euh de la caisse noire de l'État profond libanais baout merci je rappelle donc que vous êtes professeur au niveau de l'Institut de politique publique et d'affaires à l'université américaine de berou merci encore d'avoir répondu à toutre invitation merci c'est moi qui vous remercie