Les Causeries du Sport - Football #1 - Au nom du football : Didier Roustan - Partie 1

[Musique] le football est une valeur essentielle pour redonner de la dignité à ceux qui n'ont rien ce sont les propos du célèbre cinéaste et poète italien pierre Paolo passolini mais c'est avec Didier Roustan figure emblématique du journalisme français que nous allons parler du sport le plus populaire au monde [Musique] bonjour à vous bienvenue à l'Université Numérique de la Réunion pour cette nouvelle causerie du sport la première en ma compagnie et aujourd'hui nous allons parler de football nous avons avec nous un invité exceptionnel Didier Roustan salut Didier salut Salim ça va en forme ça va et toi ouais ouais tranquille on est très heureux de t'accueillir ici à l'Université de la Réunion d'habitude je vous vois mes invités mais avec Didier on se connaî depuis pas mal de temps donc on va se tutoyer les amateurs de football te connaissent savent qui tu es pour ceux qui ne te connaissent pas je vais rappeler dans les grandes lignes ton parcours tu es journaliste sportif français tu es une figure emblématique de de de ce milieu tu occupes le paysage audiovisuel depuis pas mal d'années tu as été le présentateur phare de l'émission Téléfoot sur TF1 pendant de nombreuses années tu officies aujourd'hui sur la chaîne l'équipe 21 dans le programme L'Équipe du Soir qui est à rendez-vous incontournable pour tous les amateurs du sport tu es considéré comme l'un des meilleurs spécialistes du de l'histoire du football tu as rencontré les plus grandes figures de ce sport tu as également fondé le premier syndicat mondial des footballeurs professionnels avec Diego Maradona et Eric Cantona tu es également très engagé auprès des jeunes générations puisque tu as créé l'association foot citoyens dont l'objectif est de transmettre à travers le sport les valeurs de respect de courage et de tolérance tu es un amoureux du beau jeu et tu es un nostalgique des footballeurs engagés tu viens de publier ce magnifique ouvrage pezzle qui connaît un succès retentissant auprès du public et dans lequel tu racontes un peu ton parcours avec 1000 anecdotes plus croustillantes les unes que les autres j'ai pas mal de questions à te poser et on va commencer par la première pourquoi cet ouvrage puzzle pourquoi euh c'était c'était délicat de de de parler de soi sur en plus je me souviens plus combien de pages mais il y en a quoi 428 enfin c'est c'est beaucoup et euh j'ai toujours refusé de de de faire une une biographie ça fait une dizaine d'années que j'étais sollicité par des des éditeurs multiples et et variés et puis à un moment on baisse un peu sa sa sa garde j'aime bien transmettre d'une manière générale quoi partager avec avec toutes les les générations j'ai réfléchi un peu et je me suis dit peut-être les écrire reste peut-être que que que c'est bien de de de de parler de certaines choses l'occasion aussi de de de rendre hommage à des gens qui ont été importants pour pour moi mais je voulais pas l'écrire comme une biographie normale c'est c'est c'est-à-dire en 1976 je pose mon premier pied à cognacg et ça se passe commeci comme ça et euh 47 ans plus tard me voilà et cetera et cetera donc j'ai dit à l'éditeur pourquoi pas mais mais à condition que que que vous acceptiez certaines choses dont celles-ci que les les chapitres n n'est pas de de rapport les les uns aux autres que ce soit pas une continuité et et qu'on passe d'une année à 15 années plus tard et puis après 10 années en arrière et puis 20 années après et cetera et cetera que soit une sorte de de caverne d'Alibaba où tout le monde y trouvera un peu ce qui ce qui lui plaît d'où le titre auquel j'ai pensé d'ailleurs puzzle au début ça leur plaisait pas trop parce qu'il y avait pas le mot football ou ou des choses comme ça mais je crois que c'est un puzzle et on commence par par des pièces et puis après certaines s'assemble plus plus plus ou moins et et et j'étais moins gêné du coup de de bah de parler de de de de cette vie alors il y a dans le livre effectivement il y a il y a il y a de tout quoi il y a il y a une philosophie par rapport au football il y a il y a des rencontres importantes je parle aussi de de 47 ans de télévision il y a pas que 47 ans de football comment la télévision a évolué par rapport euh à à au football et comment on parle de football aujourd'hui par rapport à il y a 10 20 30 40 ans comment lire un documentaire voilà il y a be beaucoup de gens enfin les 91è ne savent pas comment ça se passe en cuisine donc je je donne certaines recettes pour qu'après quand quand il voient les émissions en question ils aent un peu plus d'éléments l'occasion donc de de de remercier aussi certaines personnes de parler de certaines rencontres qui qui qui m'ont plus ou moins marqué de de choses drôles je crois qu'il y a un petit peu de tout mais enfin c'est c'est la vie et et ça laisse l'ouverture à d'ailleurs d'ailleurs on on le voit il y a enfin faut avoir l'œil sur la couverture il y a un petit 1 ici parce que des histoires et des rencontres j'en ai des tas d'autres et potentiellement on pourrait écrire quatre ou CIN puzzles je crois pas que j'aurais le courage mais peut-être un deuxième un jour c'est c'est pas exclus alors Didier on va remonter un peu au début à quand remonte ton premier souvenir du football qu'est-ce qui t'a attiré dans ce sport alors moi déjà je suis d'une famille de de footballeurs mon oncle AK a été professionnel avant avant guerre mon père jouait au niveau amateur je suis d'origine antillè de part ma mère et les antillers sont sont fous de de de football et mon grand-père était un grand malade de football j'ai grandi à Cannes je suis né en Afrique mais je suis arrivé à Cannes à l'âge de de 3 ans et le stade là où jouaient les professionnels de la eScan qui étai alors en 2e division se trouvait à 50 m mes copains du quartier ça bon j'étais cerné quoi et et j'été largement influencé mais mais le premier souvenir marquant je je dois avoir 4 ans environ ou quelque chose comme ça 3 4 ans et mon père m'amène au stade voir un match le dimanche après-midi à l'époque que la 2è division et la première division ça se jouit le dimanche après-midi et et j'ai été marqué par ce moment c'était la eScan je ne sais plus contre qui et et mon père n'est malheureusement plus là pour pour m'aider enfin s'il avait été là au moment de l'écriture jeurais demandé papa si tu te souviens quel match machin en enfin l'adversaire en face tout ça euh et et j'ai été marqué par euh euh euh il devait y avoir 2 3000 spectateurs mais mais le stade maxi peut en contenir 8000 donc ça ça ça veut dire qu'on était quand même à à ses proches et je je sais que j'ai été marqué par les les clameurs par les couleurs par par les émotions partagées des gens qui me semblaient être les les mêmes quoi et les les les mouvements un petit peu et cetera les ha les les applaudissements les sifflés et puis ce rectangle vert et c'est ces couleurs de maillot là c'est gens qui courent bon je évidemment à 4 ans je devais pas comprendre grand-chose mais ouais j'ai été happé par l'ambiance ça je m'en souviens parfaitement et je me souviens aussi comme je l'explique un peu dans dans le livre comme on était pas loin évidemment on est parti à pied mais on est on est revenu et il pleevait assez fort et je suis arrivé trempé et et mon père s'est fait un peu engueuler par ma mère mais bon ça c'est anecdotique alors Didier c'est le premier souvenir qui me vient à l'esprit il y en a peut-être d'autres avant mais c'est celui-là qui qui me qui me vient on va parler à présent de l'aventure de TF1 et de Téléfoot raconte-nous un peu ton arrivée sur cette chaîne et le développement de de cette émission qui va marquer plusieurs générations d'amateurs de football ouais alors en fait le le bac en poche euh je je je voulais je voulais vite travailler dans dans la vie active quoi je j'avais pas bon j'ai j'ai j'ai commencé un peu un professeurat d'éducation physique et cetera mais je me suis vite essoufflé et parce que je faisais beaucoup de sport à l'époque je je joue à l' sccan j'avais 4 trement par semaine et cetera et cetera euh et j'ai pu faire la j'ai eu la possibilité de faire un stage à TF1 ma ma mère était à Paris ma sœur était à Paris euh il connaissait des personnes c'est c'était une autre époque aussi quoi tu tu rentrais d'ailleurs à TF1 comme comme dans un moulin et et je me souviens il a fallu que le plateau de 13h soit envahi par des gens de de l'extérieur comme ça en plein direct mais 10 ans plus tard pour que il y ait un contrôle à l'entrée je fais des petites digressions hein c'est un peu un petit peu mon style euh et tu pouvais rentrer à TF1 bizarrement comme dans un moulin je je me souviens qu' qu'il y avait des des gens qui qui connaissaient les journalistes qui débarquaient à 18h pour téléphoner aux États-Unis alors chéri pendant 1 heure quoi et sans payer le téléphone évidemment voilà c'était une sorte de grand moulin et et moi j'ai pu faire de manière officielle un un stage de de 3 mois mais il était convenu qu'au bout de 3 mois évidemment comme tous les gens qui faisaient des stages comme ça ben je je je devais partir euh parce que euh ma mère avait entendu dire que parout mes copains et aussi des des des adultes tout ça et tout que j'avais beaucoup de connaissance en matière de football que que patati patata mais je Seris sans doute un grand journaliste de football tellement j'en parle je et je connais et tout bon moi je oui j'étais passionné effectivement oui c'est c'est c'est c'est vrai que j'étais plus passionné que que que que la moyenne je je me souviens que il a il y avait à can sur sur la Croisette euh pas loin de la de la mairie quoi vers la fin de la Croisette euh un un grand bâtiment qui s'appelait La Maison de la Presse qui faisait l'angle d'une rue comme ça et et je me souviens que à l'âge dès l'âge de de de 10 11 ans j'allais roder une fois par semaine là-bas je me souviens pendant la Coupe du Monde 70 donc j'avais 12 ans là j'y allais tous les jours parce que il y avait des matchs tous les jours et cetera et tout et et dans cette maison de la presse il y avait des des journaux du monde entier et euh je je parlais pas l'italien je parlais pas l'espagnol je parlais pas l'anglais je parlais pas le le le le le Portugais euh mais avec les les images les les noms les couleurs tout ça et tout je je je bon j'avais pas les moyens de payer des livres enfin des revues brésiliennes hebdomadair en couleur tout ça et mais donc les les gens étaient gentils ils me connaissaient donc je m'installais par terre un peu au au fond je prenais mes mes journaux je faisais attention de de pas les abîmer pour pour pas puisqueaprès j'allais les reposer j'allais pas les les acheter et j'ai et je pouvais rester 2 3 heures devant des photos de de tostao de rivellino de voilà et cetera et cetera et j'apprenais plein de choses à travers ça parce que bon ça reste un langage un peu universel même si je pouvais pas comprendre trop les les articles mais au niveau des légendes je commençais un petit peu bon j'ai j'ai toujours été très passionné au-delà le fait de de de de jouer au football et à un bon niveau le meilleur niveau jeune avec les les équipes de de de la eScan euh donc je fais ce stage de de 3 mois et et là j'ai eu beaucoup de chance pour pour des tas de raisons la première ce que j'explique aussi c'est que à l'époque dans les rédactions c'était moins beaucoup moins spécialisé que maintenant c'est-à-dire si tu tu vas dans une rédaction de de sport maintenant que ce soit de radio de télé de bon euh de presse écrite tu vas avoir sur tout t les radio tu vas avoir 8 personnes sur 10 qui suivent le football et qui connaissent parfaitement alors parfaitement plus ou moins le le le jeu mais euh qui ont des des des des bases assez solide ils savent que telle équipe joue là que tel joueur est là que tel championnat a été gagné parci Barça et cetera à l'époque c'était pas le cas du tout au service des sports de TF1 il y avait sensiblement une vingtaine de journalistes il y en avait que trois qui étaient spécialistes de football et il ne faisait pas que du football d'ailleurs il y avait Jean Rênal mais Jean Rênal il faisait aussi le c'était monsieur basket sur TF1 mais il faisait aussi le le handball même le bowling ou des choses comme ça les sports olympiques et tout et de temps en temps il commentait le football il y avait pierre Cangioni mais il faisait aussi de la boxe il y avait George Dominique mais George Dominique faisait aussi beaucoup de magazines sur d'autres sports les les gens étaient beaucoup plus omnisport donc il y en avait que trois de spécialistes et ma chance aura été d'avoir été euh accepté par euh là aussi ce qui a changé c'est qu'aujourd'hui les les rédactions sportives elles elles sont assez jeunes quoi les le le voilà les les gens ont entre 24 et et et 40 ans là si tu avais 40 ans tu tu faisais partie des des des plus jeunes en 76 et et mon premier patron George deconne aurait pu être mon grand-père moi j'avais 18 ansin et lui il en avait plus de de 60 alors George Decon ça dit rien aux gens mais c'est l'un des pionniers de de l'ORTF de la télévision française son fils est Antoine de conne peut-être ça ça ça parle un petit peu plus aux gens puisque c'est c'est plus récent et et normalement un stagiaire qui vient là bon il amène les cafés il découpe les dépêch il rendre deux trois services mais mais pas plus et moi tout en restant dans dans dans mon coin en observant le le fait qu'il a pas beaucoup de spécialiste football et ben j'ai rendu beaucoup beaucoup de service parce que j'avais plein de connaissances que curieusement les les 3/4 n'avaient pas et ils se sont appuyés sur moi on avait par exemple des des images qui arrivaient tous les jours à 13h et et 19h qui s'appelaient les les EVS c'était des images envoyé par les autres télés européennes en France et la France amené aussi d'envoyer aussi à cette télé ces images d'actualité et on recevait je sais pas des des images du football anglais des petits extraits de 2 minutes ou des choses comme ça ils étaient incapables de reconnaître les les joueurs et moi le plus souvent je reconnaissais j'ai pas attendu euh Liverpool qui allait jouer contre Saint-Étienne un petit peu plus tard justement en en 76 pour non en 77 pour connaître Jimmy kez Terry mcdermod Kevin Kigan Steve Highway re Climens tout ça et tout puisque moi déjà j'étais allé à Anfield à l'âge de de 14 ans voir à Liverpool machin et je connaissais tous ces gens-là donc là je disais et et il restait un peu sur sur les fesses et puis c'était bien pratique pour eux parce que ça allit est plus loin s'il y avait un match si tu veux pour le journal de de de 20h aller suivre le le dimanche après-midi à sainttoin au Redstar parce que sur Paris je pouvais me déplacer avec l'équipe technique je pouvais pas partir trop en province pour des raisons d'assurance si si j'avais voilà j'étais stagère officiellement mais si j'avais s'il y avait un accident donc le le gars qui devait faire ça pour JAL de 20h il y avait toutes les chances qui connaissent rien au foot donc il me disait Didier tu peux aller pour moi tu tu vois le match et tu tu fais les interviews donc je faisais les interviews quand je revenais avec les bobines film il me disait bon quand elles sont développées bah comme tu as vu le match je peux faire le montage ok je fais le montage j'ai vite pigé comment on faisait les choses tout ça et tout et il me dit tu veux pas m'écrire le commentaire aussi bon enfin bon après il remettait à sa sauce mais j'écrivais les grandes lignes du du du commentaire et et donc je devenais un peu indispensable et puis je l' faisait rire moi parce que je me prenais pas du tout au sérieux et à 18 ans euh voilà arriva la gueule en farinée des fois j'avais un bandeau sur la tête le jean troué voilà j'ai les cheveux longs tout ça je débarquais et j'étais dans mon coin voilà j'étais poli tranquille j'avais pas les dents qui rayaient le parquet j'ai jamais été comme ça et ils se sont beaucoup attachés à moi quoi Didier Didier et notamment un monsieur d'un certain âge qui aurait pu être mon père et qui a été mon père spirituel et à qui je rends hommage dans dans le livre qui s'appelle Jean rinal et on avait comme point commun en dehors d'être originaire du sud tous les deux lui c'était de Montpellier c'était le flipper donc des fois on partait on allait jouer 4 5 heur d'affilé au flipper dans un bar pas loin de cognqueg bon euh voilà c'était une autre époque et Georg deconne le patron tout ça ça ça l'a ça l'a titillé mais quand même ce Didier c'est un phénomenne vous parlez que de de Didier et ça ça a été mes premières chances mais après au bout de 3 mois ben je devais partir mais après j'étais the right man at the right place parce que un peu avant mon stage ils ont signé les accords pour tééfoot pour une émission hebdomadaire 100 % football qui allait s'appeler tééfoot c'est Jean renal qui a trouvé le titre d'ailleurs ça s'appelit tééfotin il avait pensé parce que c'est TF1 tu vois tééfotin TF1 et qui all existé en septembre 77 et là on est en en Novembre Décembre 76 et il signe les des accords Jean-Louis guilla le PDG de TF1 Sadou et Sastre pour la la fédé et la Ligue de football et George deconne tout ça pour cette émission qui allait exister 9 mois plus tard et là de de conne c'est que il doit engager des spécialistes de football puisque comm il y en a que trois ils pourront pas assurer une hebdomadaire surtout que certains des fois sont en vacances peuvent être malad et cetera et là il m'a convoqué dans son bureau et il m'a dit Didier on va faire des des des essais télé des machin si tu es d'accord et après on te fait signer un contrat alors là de stagiaire où tu seras un peu payer bon une poignée de fig mais bon et si ça fait l'affaire bah de fait tu tu auras CD et je suis resté 13 ans TF1 et je suis j'ai eu le luxe de partir de de moi-même voilà le la jeunèse de de l'histoire sinon bah sinon sil avait pas eu Téléfoot ou si ben je Seris pas là en train de de parler mais je voilà serait peut-être croisé mais mais pour d'autres raisons alors Didier tu as rencontré les plus grandes légendes du du ballon rond on va commencer par la première Diego Maradona qu'on voit juste derrière toi est-ce que tu peux nous parler de ta rencontre avec lui comment tu l'as connu du joueur et de l'homme que que tu as croisé alors je je l'ai connu euh de temps en temps quand il passait en France pour recevoir un prix où il était venu avec Boca Junior aussi faire un match contre le le le le le PSG euh et j'ai fait un documentaire sur lui aussi donc on s'est un peu plus connu à travers ce ce documentaire et donc il savait qui j'étais bon moi évidemment savait qui qui qui il était mais mais mais voilà quoi on se se connaissait sans sans se connaître mais si siil me croisait il me disait bonjour il savait voilà d'où on pouvait se se se connaître et un jour il arrive avec un un vieil ami journaliste italien très très intellectuel mais pas mais aussi football tout ça Janny Mina il arrive pour recevoir son super ballon d'or début janvier 95 et il arrive de Cuba via Madrid et il arrive sur Paris avec Gianni lui Claudia sa femme et cetera je sais pas si Dalma et Janina étaient là ces deux filles mais voilà on est début décembre 95 moi je vais rejoindre gianny parce que il avait besoin de moi pour pour pour être présent enfin bon régler quelques petits problème et je m'arrange avec les douiniers parce que Maradona qui sort ça il y a toujours un mouvement fou tu vois je vais pas hurler pour Gianni qui doit être dans dans sa foulée ils étaient très proches et donc je m'arrange avec les douaniers et et je vais là où les les les les bagages tu vois tournent et et je vois Gianni mais je vois aussi Maradona et il me fait bon naabasso comme comme on dit là-bas et puis il me met le doigt là tu vois comme ça comme il faisait de temps en temps il me dit Didier je sais que tu es très copain avec Cantona je suis là 3 jours je veux voir Cantona bah je dit ben je je vais essayer je dis c'est c'est pas facile il sort du Boxing Day là tu vois on devit être 2 janvier tu vois il boxing machin je va parce qu'il est à Manchester il joue tous les de jours t les 3 jours bon je je vais l'appeler et puis je vais faire mon possible Diego pas de problème je compte sur toi j'appelle Cantona euh [Musique] il quoi truc et et j'ai dit ben c'est con j'ai pas posé la question pourquoi tu vois mais bon je sais qu'il veut te voir mais je sais pas pourquoi Eric n'avait jamais croisé Maradona mais il était fou de Maradona bon des des similitudes tu vois entre les deux lascars et et il trouve une date le surlendemain et il me dit si je viens là telle heure machin truc ça va je prends je pars juste après l'entraînement j'arrive vers 16h 17h si on se voit je passe la nuit à Paris je pars par le proet du matin je machin quoi bon alors après je je dis ça collerait et je je j'organise la rencontre des de monstres sacrés entre guillemets euh à l'hôtel Intercontinental à à à Paris et il se rencontre voilà bref alors euh Maradona alors après je vais bien plus le connaître Diego parce que euh finalement l'objet de la rencontre c'était le créer un syndicat mondial de joueurs mais c'était un un un un vieux tu vois c'est un peu le monstre du lchness quoi Maradona en parlait tous les 3 qu mois et à un moment il disait oh faut créer c'est pas possible que les joueurs n'aient pas droit à la parole alors que c'est eux qui font le football mais on leur donne demande jamais leur avis pour les compétitions pour l'évolution des règles du jeu des choses comme ça et il a totalement raison euh et puis après il passait à autre chose parce que c'est Maradona tu vois après bon il y avait pas trop de suivi et et là il en parle à à à Cantona mais la rencontre est est magnifique je l'explique dans le livre avec exactement mot à mot ce qui se disent tu vois moi j'étais là avec Janny h chant parce qu'on avait filmé la la scène tout ça et tout et et quand on a évidemment euh avec son état d'esprit euh trouve ça voilà il suit Maradona il dit moi je suis prêt à te suivre à te machin Nini bien sûr ça mondial c'est normal que les footballeurs bon euh mais après Éric me prend à part il me dit il a raison et j'ai dit oui bien sûr qu' qu'il a raison c'est évident qu' était pas que les joueurs n'aient pas leur mots à dire pour l'heure des compétitions pour le nombre de matchs pour plein de choses bon alors que c'est eux qui font le football les les les les dirigeants ils sont interchangeables les footballeurs bon tu peux pas avoir de football sans footballeur euh mais il me dit parce que Eric est il il est fou par certains côtés mais il est plus structuré que Maradona aussi qu quand même et il sait très bien que bon il se parle il se truc mais ça n'aura pas de suite voilà on en parle depuis 86 mais et là il me dit bon on va on va pas tourner autour du pot il faut que tu t'en occupes sinon ça ne verra jamais le jour et là ça comme je dis ça a été le début des emmerdes parce que pendant 4 ans ça a été un enfer cette histoire bfin bon ben j'ai dit je sais pas moi euh ouais peut-être enfin moi j'avais mon métier et cetera et bon je me suis lancé dans dans dans le vide et c'est là déjà je suis allé à benoer après pour dire à Diego bah si tu veux je je m'en occupe enfin j'allais pas m'en occuper comme ça il faut son aval et puis après bah il faut un président faut un secrétaire général ceci cela ça se fait pas comme ça et puis après il faut convoquer déjà des joueurs il faut enfin bon je pourrais t'en parler pendant des heures et des heures et faire déjà deux trois livres dessus mais bon là je crois qu'il y a un ou deux chapitres euh et et donc là Maradona je vais le voir sensiblement tous les mois parce que j'irais chaque fois tous les mois 5 6 7 jours en Argentine pour c'est c'est un bon terro euh l'Amérique du Sud parce que je pense que tous ces joueurs qui ont connu des dictatures de près ou ou ou de loin par rapport à leur famille à leurs cousins des des gens puisque l'Amérique du Sud il y a eu des dictatures partout en Uruguay au Paraguay en Argentine au Brésil et cetera et cetera euh ils ont une conscience politique beaucoup plus affirmée que les joueurs européens c'est difficile d'avoir une conscience politique quand on a 23 25 28 ans sauf si on baigne dans dans quelques chose mais mais dans les pays occidentaux en Italie en Espagne en Allemagne bon voilà et puis ils sont pris très goss pour être footballeur de haut niveau et il pensent à leur match à être à gagner des titres à pas être remplaçant à ceci cela il y a pas beaucoup de place pour ça et leur environnement a pas forcément une conscience politique non plus quoi voilà ils sont dans dans un autre monde et et et là j'avais des des gens réceptifs quand quand j'en allais en Amérique du Sud donc on pouvait former un petit peu des petite bande quoi et et à travers ces voyages ben j'ai connu Maradona effectivement on a eu une grande proximité pendant pendant 4 5 ans et et j'ai vu de près l'homme fantastique qu'il était euh parce qu'au-delà d'être un footballeur génial c'est c'est un homme formidable qui a qui a de de de de vraies valeur euh qui a un côté révolutionnaire en soi aussi euh mais surtout que là il était encore sous l'emprise de la drogue et cetera et tout même s'il essayait de s'en sortir après il il avait pas euh euh la constance si si si si tu veux de de de de ses ambitions mais mais c'était quelqu'un hors norme quoi et d'ailleurs tous ces coéquipiers parce que du coup j'ai connu beaucoup de ces coéquipi d'Alor àca ou d'Argentine 86 ou des choses comme ça à vraiment Maradona parce qu'il était l'homme que que si si on n pas complètement abrouti on on pouvait euh imaginer quoi c'est c'est voilà c'est vraiment quelqu'un d'or nororme mais très difficile aussi parce que j'ai j'ai vécu ça de près du coup euh d'être Maradona et parce que Maradona ne s'appartient plus quoi et finalement le seul endroit où il avait une espèce de liberté bah c'était sur un terrain de football c'est c'est c'est et dès qu'il sortait c'est c'était très très difficile à vivre fallait vraiment qu'il soit costau parce Queen plus lui il il s'est pas caché il s'est pas ménagé quoi et tu vois ce que je veux dire alors je mets la drogue de côté mais même au niveau de de la parole euh il est allé assez loin passionnant propos de Didier Roustan sur la légende du du football Diego Armando Maradona Didier Roustan auteur de puzzle on se retrouve très bientôt pour un nouvel épisode [Musique]