Symposium luzerne 2024 - Erik Orsenna

alors écoutez euh moi je vais vous dire mon sentiment euh c'est vrai que je suis un petit parisien mais qui se soigne j'ai passé euh 3 mois depuis chaque année depuis que j'existe euh dans la région de Bretagne au bord de la mer mais aussi à quimpère où mon oncle adoré euh vendait et réparait des machines agricoles donc j'ai vu cette région extrêmement pauvre quand j'étais petit arriver à une certaine aisance avec des questions environnemental que se sont posé petit à petit donc je connais bien ces questions il se trouve que j'ai choisi l'économie pour une raison précise je savais depuis l'âge de 7 8 ans que je serais écrivain mais je voulais avoir des renseignements sur le monde et j'ai décidé de travailler sur les matières premières et notamment la première des matières premières l'eau alors j'ai rencontré Julien de Normandie il y a 7 ans maintenant quand il était au cabinet de celui qui était alors ministre de l'Économie une sympathie aîné et puis une jalousie c'est que il a été ministre de l'Agriculture et on ne m'a jamais proposé que le ministère de la Culture donc on a essayé de voir comment on allait pouvoir travailler ensemble et si notre amitié allait perdurer à cette jalousie alors euh quand nous avons commencé à travailler ensemble sur l'agriculture sans être des prophètes nous sentions bien que ça chauffait et euh quand nous avons commencé à écrire c'est-à-dire il y a un peu plus d'un an une des phrases qui est qui revenait sans arrêt en nous c'est la phrase qui a renversé les panneaux dans énormément de commune car notre conviction c'était que nous marchions sur la tête j'ai vous dire en cinq points pourquoi nous marchons sur la tête premièrement nous méprisons dans ce beau pays de France l'essentiel et nous méprisons ce qui nous offre l'essentiel c'est-à-dire les agriculteur vous savez quelque chose nous a frappé avec Julien et moi m'a frappé quand on discute avec des gens des agriculteurs ils nous disent il y a encore 10 an quand on croisait des gens voilà des en voiture qui croisaient nos tracteurs il nait bonjour maintenant il cllaxonne pour qu'on s'écarte il y a une phrase qui a un double sens c'est mon métier les mots c'est le mot de reconnaissance trouve que par hasard de la vie administrative j'ai été nommé élu président du conseil d'administration l'école du paysage à Versailles je ne connaissais rien la botanique donc un prof de botanique m'a entraîné dans ce qu'on appelle des promenades de reconnaissance pour reconnaître les plantes mais reconnaissance c'est un autre mot reconnaissance ça veut dire merci et le premier mot que j'ai pris je crois bien que c'est merci parce que quand je disais pas merci ma mère disait j'ai pas entendu et comme j'adorais ma mère je disais merci tout le temps et la reconnaissance c'est ça nous avons méprisé nous méprisons l'essentiel et nous avons désappris à dire merci mépriser l'essentiel ça veut dire quoi ça veut dire être euh emprisonné par la tyrannie du prix toujours plus bas l'essentiel à prix toujours plus bas comme si on allait sauver le pouvoir d'achat en offrant de la nourriture toujours toujours toujours moins cher premier point première marche sur la tête deuxièmement je suis économiste donc j'ai travaillé beaucoup l'économie internationale j'ai fait une thèse où on parlait beaucoup de balance commerciale mon président de jury étaébard donc je connais assez bien l'exportation et les importations comment se fait-il que dans notre beau pays de France on adore importer ce qu'on s'interdit de produire ça c'est ce c'est une sorte de maladie dit que nous avons sur ces questions là troisièmement il y a une fausse question qui est aussi avec un mot qui m'insupporte c'est le mot productiviste ou même si le mot produire comme si c'était une insulte et si on produisait pas les petits loups comment est-ce qu'on serait nourri qu'est-ce qui passerait si on produisait pas mais heureusement qu'on produit heureusement qu'on produit pour nous et puis qu'on produit aussi pour d'autres pays qui ont pas la chance d'avoir notre patrimoine quand vous voyez quand même ça c'est simple qu'en France qui est sans doute un des pays les mieux notés par dame nature à la fois en climat à peu près tempéré et en diversité quand vous voyez que dans notre beau pays de France aujour aujourd'hui nous importons la moitié de nos fruits et légumes mais on est où là on est où là qu'est-ce qu'on fait quel est ce gachi alors c'est le gachi qui est une sorte de maladie c'est pas seulement la mauvaise humeur général chez nous mais c'est de dire que on a tout et on fait comme si on avait rien donc cette question elle est rajouté cette sorte de de de de manie de se tirer des balles dans le pied et c'est aussi le 4ème point c'est de dire vous savez les surtranspositions c'est-à-dire les autres même à l'intérieur de la Communauté européenne et bien on se met des des voilà des des des blocages que les autres nonont pas sur ces questions d'importation et sur la mauvaise nouvelle pour la santé vous l'avez dit je suis j'ai l'immense honneur d'être au fauteuil de Louis pasteor à l'Académie française d'avoir travaillé comme un fou et de connaître deux trois trucs maintenant en microbiologie je raconteris cette histoire qui est arrivée à Julien de Normandie il était en poche comme attaché culturel en Égypte sa fille est malade il veut des antibiotiques il demande à sa nounou où est-ce que je peux trouverai une pharmacienne pour avoir des antibiotiques on dit pas de problème allez au supermarché ah bon mais il y a pas de il y a pas d'antibiotiqu non non achetez vous trouverez du c'est du poulet brésilien il y a plein d'antibiotiques c'est ça l'importation c'est ça l'importation c'est ça se tirer une balle du pied c'est ça marcher sur la tête voyez c'est ça marcher sur la tête dernier point vous imaginez que je pourrais encore parler longtemps dernier point comment dans le pays de pasteur dédaigner à ce point la science comment je supporte pas on en parlait tout à l'heure je supporte pas cette vision de l'agriculture euh je vais citer un nom le photographe de pardon à chaque fois qu'il y a un agriculteur il a une seule dent il a 200 ans il marche à peine il connaît rien à rien et cétait mux avant et quel con c'est pas comme ça que ça marche dans quelle Corporation dans quel métier dans quelle activité on s'est autant transformé moi j'ai vu les unes après les autres toutes les révolutions agricoles j'ai vu le machinisme arriver j'ai vu en plus l'arrivée des premières molécules chimiques et je vois les le les les les les préambules maintenant de ce qui va se passer avec la nouvelle révolution nécessaire absolument et urgente donc c'est ça ces questions là vous savez il y a un point qu'on pourrait rajouter c'est le point de souveraineté alors il se trouve que je connais asse bien cette affaire là parce que figurez-vous que l'être si doux que je suis est professeur à l'École de guerre de géopolitique des fleuves mais je parle aussi de l'arme alimentaire et quand vous voyez que des pays comme l'Égypte justement ont arrêter de produire du blé elles sont complètement dépendantes de la Russie c'est ça l'arme alimentaire donc abandonner l'alimentation c'est devenir au mieux des vassaux au pire des esclaves alors comment comment agir maintenant comment agir je suis passionné par cette découverte de la Luserne pour être franc je suis pas un luusernologue mais je vais me soigner et vous allez être étonné de ma capacité sur une base d'ignorance absolue ma capacité au bout d'un an au prochain symposium je vais pas parler simplement 10 minutes mais je vous faire chier un bon bout de temps tellement j'en serai sur la luuserne vous verrez les petits loups et donc làdessus pourquoi parce que il faut une réconciliation évidemment comment dans ce pays de France on a une telle déchirure non pas seulement entre les villes et les campagnes entre l'agriculture et ce qu'elle nourrit c'est insupportable cette réconciliation elle est urgente comment d'abord en admettant la coexistence des agricultures dans les discussions que je vois avec la plupart des agriculteurs je sais si je les vois et de plus en plus ces ans-ci ils font tous 10 ils font tous 5 6 7 métiers il y a S agriculture faut bien voir c'est pas le ministère de l'agriculture c'est le ministère des agricultures et c'est cette coexistence entre différentes agricultures qui donne ce dynamisme formidable je vais prendre l'exemple de mon métier à moi qui est l'eau quand on me dit alors est-ce que tu es pour les réserves les bassines et C j'ai ou les petits loups oh là là si vous vous dites bassine vous êtes mort parce que ça veut dire fuite urinaire machin et cetera non dites réserve et dites-moi où et dites-moi quand et je vous dirai à quel endroit c'est possible à d'autres ces néfastes et je verrai aussi pas seulement la géographie mais l'histoire regardez sain soleline les de Sèvres juste à côté la Vendé sa seeline tout le monde se bat parce qu'il y a pas dans les deux sèves cette formidable habitude de se parler de travailler ensemble moi je suis comme on dit socialdémocrate la gauche à priorie la vend le puit du fou c'est pas ma famille j'adore la Vendé c'est un lieu formidable de dynamisme économique pas seulement pour le vend des globe mais aussi parce que il se parle et il y a des réserves partout qui vont bien c'est possible parce qu'on a appris à se parler et ça vaut pour la luerne mais ça vaut pour l' aussi dites-moi comment vous gérez l'eau au profit de qui à quel prix et avec quel terme d'horizon je vous dirai à quelle société vous appartenez donc l'eau c'est le réservoir c'est le miroir pas pour voir sa gueule mais pour savoir à quelle société on appartient maintenant et on appartiendra dans le futur évidemment la science et les techniques je vous rappelle quand même que nous sommes l'un des pays européens où la part du budget réservé à la recherche est le plus faible dans le pays de d'cartes et de pasteur c'est pas possible alors on trouve pas à tous les coups mais évidemment il faut chercher c'est vrai que j'ai été choqué par le mot pause du plan écophyo mais c'est l'inverse qu'il faut faire évidemment pas s'arrêter redoubler d'effort redoubler d'effort car il faut faire les deux en même temps je vais pas entrer dans les détails je vais pas faire de politique je suis pas un adepte force du en même temps on voit d'ailleurs que quand on est un adepte forcé du en même temps politique il y a quelques difficultés pour fabriquer un gouvernement c'est une autre affaire vous voyez ce que je veux dire mais en tout cas le en même temps il est nécessaire c'est-à-dire il faut en même temps et au même rythme nourrir c'est-à-dire produire et ne pas dévaster dévaster la santé dévaster notre souveraineté c'est-à-dire protéger nourrir c'est-à-dire produire et protéger c'est-à-dire ne pas dévaster dernier point qui un point grave c'est une question pour laquelle je n'ai pas de réponse je prends les questions d'eau qui sont ma référence toujours la première des matières premières vous avez un élu qui a le choix entre réhabiliter les réseaux ou créer une nouvelle usine de production d'eau potable il lu faut énormément de vertus pour ne pas choisir la production nouvelle d'eau potable parce que il aura la presse il y aura les petits enfants joyeux sous le robinet alors que s'il réhabilite les réseaux ça fera des travaux qui ennuient tout le monde et cetera la question posée est la suivante étant donné les transitions qui sont nous-mêmes qui sont les nôtres devant nous obligé obligé est-ce que la démocratie est capable d'y faire face pour une raison précise la démocratie est prise en otage par le court terme de façon saine parce que il y a l'alternance de façon malsine avec tous les réseaux sociaux comment dans nos sociétés donner de la valeur au long terme et là je prends dans la langue française les deux sens du motant le temps qui fait le temps qui fait et le temps qui passe je vous remercie ben nous aussi on vous dit merci hein naturellement c'est pas mal c'est pas mal ouis c'est pas mal c'est pas mal nous voer en avance maintenant comment on fait là c'est c'est c'est marrant parce que finalement vous vous avez fait un passage de témoins avec Philippe de sertine qui était notre dernier grand témoin il y a il y a 4 ans qui avait évoqué notamment le besoin de donner envie donner envie notamment au aux jeunes et il a pas parlé de pardon mais on avait évoqué également ces ces images un petit peu vieillottes suffit de regarder certaines modes de beurre où vous avez la fermière dans la cour qui qui balance des grains et il nous rappelait que l'agriculture c'est pas ça c'est effectivement la technologie c'est un des secteurs d'activité où on utilise le plus les drones je crois qu'il faut mettre en avant tous ces savoir-faire et C pour donner envie faut donner envie mais il faut donner aussi je crois donner du sens il y a une capacité de rebond j'ai pas fini j'ai pas fini parce que regardez ce qui s'est passé quand même il y a il y avait deux deux oubli dans le vivant le premier oubli c'est ce qu'on connaît maintenant le deuxè cerveau c'està-dire le microbiote c'està-dire tous ces microparticules les microbes dont on a tendance à dire queil y a que des méchants alors que les 3/4 c'est des alliés et donc on a complètement oublié ben on sait maintenant que ça existe la science mais il y a 10 ans on n'en parlait pas comment ça se passe et puis il y a le sol qui est le grand oublié le sol c'est pas seulement un truc sur lequel on marche en s'en foutant complètement et moi je j'apprends j'apprends jour après jour des choses sur le sol cette magie du sol et le sol c'est à la fois le drame si on laisse la mourir et la solution si on lui donne tous toutes les chances de de se de de se reconstituer et je deviens fou des champignons pas hallucinogène j'en ai pas besoin parce que je suis déjà assez fou comme ça mais tout ce qui se passe le lien des champignons qui sont grâce à leurs filaments des formidables alliés des racines pour aller récupérer les aliments un peu partout dont la plante a besoin donc ça c'est une solution et si extraordinaire cette formidable perspective ouverte par la science alors on croyait tout savoir c'est faux on sait encore rien et ça ça s'appelle la vie