l'invité de la matinale pierrug du bois votre invité ce matin pierrug et sœur Véronique Margron religieuse dominicaine présidente de la Corf la conférence des religieux et religieux de France religieuse bonjour bonjour s Véronique Margron bonjour Merci d'être en studio avec nous en ce 8 mars Journée des droits des femmes on y reviendra dans un instant mais nous sommes aussi le 3e vendredi de carem journée dédiée dans l'Église catholique à la prière pour les victimes de violence sexuelle d'agression sexuelle et d'abus de pouvoir et conscience dans l'église vous-même vous accompagnez des dizaines de victimes pour elle une telle journée est importante quelle signification a-t-elle je pense qu'elle est surtout importante pour l'Église à vrai dire puisque on peut penser que nombre nombre de victimes ne savent même pas que cette journée existe hein et à forceurie celles qui sont tout à fait en dehors de de de ou loin en tout cas de de de l'Église et de ses pratiques mais c'est surtout pour l'Église quel comp pour que surtout par pitié on ne puisse pas oublier non pas qu'il s'agirait de d'oublier des faits passés mais oublier ne pas oublier non plus parce qu'il s'agit de fait toujours présent et de souffrance toujours actuelle c'est une journée de mémoire en quoi faire mémoire permet-il les d'aider les victimes à guérir faire mémoire c'est essentiel car faire mémoire c'est alors surtout pour nous dans l'Église catholique faire mémoire dans sa propre chair c'est ça n'est pas ce souvenir c'est actualisé à chaque fois la souffrance des victimes les crimes commis la trahison qui a été celle de l'Église c'est l'actualiser dans sa propre chair aujourd'hui la trahison de l'Église c'est aussi la sias qui a travaillé il y a eu après des commissions la CR la CRR l'inir faire mémoire c'est aussi aidé l'église à changé structurellement bien sûr sans mémoire je ne crois qu'on ne peut pas changer c'est-à-dire que le le premier devoir c'est ou le double devoir c'est à la fois de comprendre ce que la siaz a rendu possible pour une grande partie he de comprendre comment tant de crimes ont pu être commis tout ce caractère systémique et puis c'est aussi à travers la la mémoire cette mémoire non pas des chiffres mais des personnes des visages et c'est cela qui fait changer c'est c'est avoir au cœur à la tête dans l'âme les visages des victimes quel geste consol peuvent être posés dans une journée comme celle-ci des gestes consolateurs vous savez il nous faut être particulièrement modeste hein et là se mettre à l'école des victimes seul elles peuvent nous dire qu'est-ce qui peut un peu les consoler je pense que ce qui peut un peu les consoler c'est avant tout la reconnaissance de ce qu'elles ont subi et de ce qui a été ou est commis et c'est le labeur de la justice d'une forme de justice qui s'effectue entre autres à tr travers la CRR ou ou ou l'inir on a parlé du caractère systémique c'était mentionné dans ce rapport du de de de sauver la siaz est-ce que aujourd'hui le système a changé Véronique margrand là aussi vous savez il faut a de la prudence et de la modestie un système aussi euh à la fois ancien institué que celui de de l'Église catholique ne peut pas changer en si peu de temps donc je pense qu'aujourd'hui on est d'abord encore dans dans le travail d'élaboration et puis de mettre quelques touches pour pour faire changer ce ce ce système pour l'ouvrir pour pour mettre de l'altérité pour empêcher l'entre soi pour empêcher ce réflexe de la de de de la défense voire de l'impunité des agresseur je pense que c'est au moins ceci est fait ceci est réfléchi ce et à chaque fois que c'est réfléchi et c'est généralement toujours réfléchi aussi avec des victimes c'est à chaque fois se dire bon quelle action doivent être entreprises et d'ailleurs dans l'ctualité chrétienne à 7h10 on parlait de fraternité victime une toute nouvelle association qui vient en aide aux victimes d'abus de tout type dans l'Église c'est aussi la preuve que les laïques prennent leur place dans le ça c'est fondamental parce que l'Église pas plus pas plus qu'une autre institution ne peut changer simplement par sa tête he elle change parce queussi euh par son corps par son corps décide que ce qui a été ne peut plus être donc le fait que que les laïques se mobilisent le fait que les laïques puissent dire nous plus jamais on ne supportera en fin de compte ce qu'on a supporté ou ce qu'on n pas voulu regarder ceci est tout à fait essentiel nous sommes aujourd'hui le 8 mars nous sommes avec sœur Véronique Margron religieuse dominicaine présidente de la Corf la conférence des religieux et religieux de France le 8 mars c'est aussi la journée internationale des droits des femmes il y avait ce synode en octobre et en octobre prochain nouveau une nouvelle assemblée générale du synode pour la réforme de l'Église pour le les changements dans l'église et pourtant vous qui êtes religieuse depuis quelques années est-ce que vous considérez que votre femme votre place en tant que femme dans l'Église a changé alors moi je suis plutôt une privilégiée donc je vais pas parler de moi parce que moi j'ai exercé vite oui j'ai vite exercé des responsabilités j'ai été la première femme doyenne d'une faculté de théologie catholique en France enfin donc je vais pas dire que voilà je pense que j'ai plutôt un parcours singulier qui m'a permis d'exercer des responsabilités qu quand vous prenez du recul vis avis de la situation des des religieuses de France puisque vous êtes présidente de la Corf que constatez-vous je constate des choses très très très contrastées autrement dit il y a à la fois dans la vie religieuse de nombreuses femmes qui exercent des responsabilités dans l'Église catholique c'est-à-dire en dehors de leur propre congrégation parce que cel c'est c'est normal mais dans les diocèses donc ça on on peut vraiment pas dire le contraire beaucoup de femmes et religieuses aussi ont fait font des études ud de théologie et après en même temps il y a des situations où je trouve que il y a toujours une forme un risque en tout cas d'infantilisme des femmes et des religieuses dans l'église com un peu comme si voilà on elles étaient là pour pour pour aider euh d'abord pour aider pour aider dans les paroisses pour aider à ceci ou à cela mais prendre des responsabilités croire qu'elles sont en capacité de responsabilité ça demande ça demande un chemin donc je pense que beaucoup d'endroits c'est fait mais à quoi cela est-il dû je pense que c'est dû euh toujours à à plusieurs facteurs hein d'abord un facteur interne à la vie religieuse qui est que dans la vie religieuse on n' pas l'habitude et c'est bien normal de revendiquer des choses c'est pas notre mode de de vie donc on va pas aller dire coucou je suis là et bon donc je pense que ça ça joue on a rapport à l'obéissance qui fait que si on nous demande rien on ne demande rien bon donc tout ça peut jouer c'est dû aussi à la structure même de de de de de notre église catholique hein qui est évidemment essentiellement masculine dans sa dans sa hiérarchie y compris si ça change puisqueaujourd'hui de nombreuses femmes sont dans des responsabilité importantes dans les dans des diocèses dont des religieuses d'ailleurs j'allais prendre l'exemple du synode sur l'avenir de l'église la sous-secrétaire était une femme sœ Nathalie Bécard est-ce encore trop peu sachant que les pratiquants dans l'église sont surtout des pratiquantes absolument bien sûr que c'est trop peu mais il faut bien commencer quoi donc vous pouvez pas mettre la la Révolution il faudrait une révolution je je ne sais pas je ne crois pas parce que je pense que là encore il s'agit pas seulement de prendre des décisions il s'agit de changer des murs et changer des mœurs c'est bien plus lent et ça ne se décide pas encore une fois simplement par des décisions il faut des décisions qui sont symboliques au sens fort du terme c'est ce que fait je pense profondément le pape François avec des nominations comme celle de Nathalie becéard et bien d'autres aujourd'hui euh au sain-sège donc ça c'est essentiel c'est ce que font nombreux d'évêques en France et j'espère ailleurs dans des nominations importantes donc tout cela c'est très important mais il faut en même temps que les meurs se changent et et et cela il faut le changement de meurs ça s'accompagne ça ça ne se décide pas comme cela donc il faut les deux mouvements donc je crois pas que c'est une révolution que c'est plus une évolution mais qu'il faut qui doit être déterminé qui doit être voilà qu'il faut soutenir quoi on peut pas attendre que le temps passe et pour vous Véronique Margron quel place les femmes peuvent-elles prendre dans l'église puisque certaines choses ont été mises de côté déjà par exemple avoir des des femmes qui soient évêques avoir il y a certaines choses qui sont qui sont exclu pour vous surur Véronique Margron quelle place les femmes peuvent-elles prendre je pense que que que les les les places c'est d'abord les places comment dire de responsabilité c'est rendre compte que la la responsabilité n'est pas liée au fait d'être un homme ou d'être une femme mais lié à est liée à un type de compétence à un type de personnalité qui va convenir à telle ou telle responsabilité à votre radio comme dans l'église et donc c'est c'est c'est c'est de parvenir à mieux distinguer ce que fait encore une fois le pape François à mieux distinguer ce qui relève de l'ordination bon qui qui de diacre de prêtres d'évêc et ce qui relève des charges de responsabilité et de gouvernance et on on voit bien de par ce qui commence à être fait que il n'y a pas de raison de toujours conjuguer les deux et de dire seul des des personnes ordonnées et donc par définition des hommes pourrai accéder à des responsabilité aujourd'hui des femmes sont sont secrétaire général ou délégué général de diocèse ce sont des responsabilités transversales très importantes euh je pense que le bilan a pas encore été fait parce que c'est trop récent mais je pense que ces femmes exercent parfaitement bien et et et du coup démontre hein que que une personne extrêmement proche par définition de de de l'évêque peut tout à fait être un homme comme peut tout à fait être une femme il y a un débat en ce moment autour du diaconat féminin aussi c'est-à-dire qu'il puisse y avoir des femmes qui soit diacre aujourd'hui ce sont des hommes mariés pour vous sœur Véronique Margron faut-il un diaconat féminin alors je ne sais pas moi j'ai rien contre vraiment parce que je ne vois pas ce qui s'y oppose à vrai dire hein théologiquement je ne vois pas ce qui s'y oppose mais encore une fois je pense qu'il faut faire attention en même temps à ne pas créer une sorte de nouveau cléricalisme qui serait à nouveau de dire en fin de compte seul peuvent être en responsabilité des gens qui seraient ordonnés donc je pense que le mouvement qui consiste à dire mais peuvent exercer des responsabilités importante des laïques ou des religieuses qui sont de ce point de vue làà plutôt du côté des laïques par définition que que que des des que des des personnes ordonnées que des hommes ordonnés je pense que cela c'est un mouvement fondamental alors qu'en même temps on réfléchisse au diaconat féminin 1000 fois tant mieux mais encore une fois je ne voudrais pas qu'on à nouveau qu'on lit le fait d'être en responsabilité en disant et bien on va ordonner des femmes diaces ainsi elle pourrait ordonner des responsabilités non des femmes peuvent être et sont en responsabilité et il n'est pas nécessaire qu'elle soit ni diacre ni prêtre ni évêque c'est que se pose la question autant un prêtre celui qui donne les sacrements un évêque celui qui gouverne la diocèse est-ce que se pose pas aussi la question de qu'est-ce qu'un diacre sans aucun doute alors là j'ai pas beaucoup de compr in donc je je m'aventurerai pas mais mais oui enfin en particulier qu'est-ce qu'un déacre permanent pour moi une question de fond c'est surtout par rapport à à sa famille par rapport à l'implication des siens la question de l'obéissance à l'évêque enfin voilà je pense qu'il y a des questions de fond qui se posent pour les hommes diacres aujourd'hui comme éventuellement demain pour les femmes diacres mais encore une fois essayons de de nous dire que des femmes peuvent être en responsabilité ça n'est pas pour autant qu'il faut penser à les ordonner c'est autre chose ce sont deux réflexions qui doivent être menées en même temps ça mais mais mais qui doivent pas à nouveau être collé l'une à l'autre on a évoqué beaucoup de sujets ce matin on a évoqué les abus sexuels des sujets difficiles on a évoqué aussi les débats qui qui animent l'Église catholique sœur Véronique Margron quelle est votre joie aujourd'hui ma joie aujourd'hui soyons honnête c'est quand même une joie grave puisque comme vous l'évoquiez au tout début je passe la moitié peut-être les 2/ers de mon temps euh avec des victimes ou ou ou dans des situations liées à des victimes des abus et des violences sexuelles dans l'église donc c'est tout de même une joie assez grave mais c'est une joie j'espère évangélique parce que je suis le témoin aussi grâce aux commissions de réparation de la corêve comme celle de de de des évc de France de de ligir de femmes et d'hommes qui se relèvent qui se redressent et ça vous savez c'est c'est ça donne un courage extraordinaire de se dire mais voilà j'ai j'ai j'ai j'ai vu je renontre des femmes et des hommes dont je peux dire que qu'ils sont dans les enfers et de découvrir quelques mois après que grâce à leur courage à leur persévérance et grâce au travail fait voilà pas par un petit peuple qui a décidé d'être à leur côté de façon déterminée et opignâtre et bien je ne sais pas si on peut dire tous mais en tout cas certains et certaines d'entre eux se redressent retrouent de la liberté retrouve pour le coup de la joie comme une sorte d'espace de vie et je vais demain à Chavagne en pailler où il y a une une journée mémoriel pour les victimes de vandé et de l'ouest de la France et et je vous assure que ce sont des moments extrêmement grave on pleure beaucoup et en même temps ce sont des moments du d'une joie imprenable merci beaucoup s Véronique Margron je rappelle que vous êtes la présidente de la Corf vous êtes religieuse dominicaine vous étiez l'invité de la matinale