Alison Wheeler, en roue libre ! - C à Vous - 09/09/2024

Depuis 10 ans, on aime son impertinence, sa singularité à la radio et à la télévision. Elle monte enfin sur scène pour son 1er spectacle, baptisé "La promesse d'un soir". Toute ressemblance avec le nom d'un parfum n'est pas fortuite. - A.-E.Lemoine: Salut, A.Wheeler. - A.Wheeler: J'arrive un peu en cours, je suis content de vous rencontrer. J'ai plein de questions. Ce n'est pas le moment? - A.-E.Lemoine: Une fois qu'on aura parlée de "La Promesse d'un soir". On vous voit assise par terre, ambiance folle soirée. - A.Wheeler: A un moment, je me suis rendu compte que j'ai assez névrosé pour faire un spectacle. Je me suis dit que c'était le moment d'essayer de rencontrer des gens. Je n'avais jamais fait ça. Il faut toujours sortir de sa zone de confort. - A.-E.Lemoine: Cette trentenaire assise par terre, elle a de belles guibolles. Pourquoi est-ce si dur d'avoir 30 ans? Pourquoi cette décennie est la demi-molle de l'existence? C'est l'expression d'Alison. - A.Wheeler: J'ai un peu plus de 30 ans, maintenant. C'est difficile et ce n'est pas difficile. Je n'ai pas la légèreté des trentenaires. Je m'en veux beaucoup. J'aurais voulu rentrer dans la norme très vite, faire le mariage, les bébés, l'appart, tout ça. Je n'ai pas pris le virage. Je suis en décalage, Babeth. - A.-E.Lemoine: On vous reproche de ne pas avoir pris le virage? On peut se dire "tu"? - A.Wheeler: Oui. Il y a la pression de gérer quelques paramètres, notamment sur la fertilité. J'ai fait congeler mes ovocytes, ça implique beaucoup d'échographies pelviennes. C'est un moment de la vie auquel on ne s'attend pas. On peut se dire que c'est merveilleux. Et savoir pourquoi on en est là. - A.-E.Lemoine: Il est question d'épilation définitive, vrai sujet, de K.Kardashian, de M.Houellebecq et des hommes en général. La quête de l'amour vous obsède depuis vos jeunes années. Vous avez 10 ans, vous faites vos courses avec votre mère chez le caviste. - Il y a des jolies bouteilles de vin. - A.Wheeler: Ca ne m'intéresse pas. Mon truc, c'est les mecs. - Ca, j'ai remarqué. - A.Wheeler: Il n'y en a pas beaucoup de beaux par ici. C'est fou, c'est beaucoup trop tôt. Je fais partie de la génération 1990-2000. J'ai été biberonnée aux émissions du type "Melrose Place". Le centre d'intérêt des mecs était très présent. C'était un peu "too soon", je pense. - M.Bouhafsi: La tournée a déjà commencé. Il y a eu plus de 90 dates. On peut vous suivre partout, tout le temps, grâce aux réseaux sociaux. - A.Wheeler: On n'a pas le droit de faire ça normalement. - M.Bouhafsi: Sur les réseaux... - A.Wheeler: Il y a toujours des petites attentions dans les hôtels, ça fait plaisir. - B.Chameroy: Vous avez l'air de vous régaler. Il y a quelques années, c'était plus difficile. Vous racontiez que vous passiez des nuits la peur au ventre. - A.Wheeler: Avant d'aller jouer, c'est tout le temps. Ca fait très peur. J'essaye de me nourrir de ce stress pour en faire un truc chouette. C'est nouveau pour moi. Je suis un bébé dans le stand-up. Ce stress existe parce que j'ai envie que ça se passe bien, j'ai envie de bien faire. Parfois, ça peut être paralysant. Parfois, c'est porteur. Vous n'avez pas ça, vous? - T.Jolly: Le trac... - M.Bouhafsi: Je pense que Thomas l'avait le 26 juillet. - T.Jolly: Tu joues dans des salles de combien de places? - A.Wheeler: Ca dépend. Il y a des salles de 300, 1000... - T.Jolly: Tu as un trac différent? - A.Wheeler: Non, mais si je vois le visage d'un gars qui ne rit pas, je vais me mettre sur ce type et me dire: "Qu'est-ce que t'as?" - T.Jolly: Des petites salles me terrifient. Les grandes, ça va. - A.-E.Lemoine: Le Théâtre des Bouffes du Nord, c'est une grande salle? - A.Wheeler: C'est assez grand. - A.-E.Lemoine: Vous y serez pour un seule-en-scène en janvier, pour un texte qui s'appelle "Le Rendez-vous". Vous évoquez une femme qui veut changer de sexe, mais qui exige un sexe circoncit. C'est un pari risqué. F.Luchini a dit que vous n'aviez aucune stratégie. - C.Cottin: C'est adapté d'un texte anglais, une adaptation. C'est un monologue, elle s'adresse vraiment à son gynécologue. On passe par beaucoup de prises de conscience, notamment: "Qu'est-ce que c'est qu'être une Allemande de 30 ans, 2 générations après l'Holocauste? Qu'est-ce que c'était d'être dans un corps qui n'est pas encore auquel on s'identifie." On passe par le féminisme, la petite enfance... C'est un texte qui m'a touchée sur la question de l'identité, la liberté. On en vient toujours là. Il y a beaucoup d'humour, même si comme ça, ça peut être un peu... Je ne sais pas ce que ça peut être. C'est cru, c'est drôle, c'est bien, je trouve. J'ai hâte de partir en tournée, ça a l'air rigolo. - A.Wheeler: Tu vas apprécier les petits Twix sur l'oreiller. - E.Tran Nguyen: Tous ceux qui travaillent avec vous savent que vous ne perdez jamais l'occasion de chanter. Ce que vous réitérez là avec un maximum de vibes. - A.Wheeler: On n'est plus des gamins, on agit avec raison. On fait le point, on se pose les bonnes questions. Que feraient Diam's et Vitaa à ma place? Est-ce qu'il arrive à se regarder dans la glace? - A.Wheeler: Il y a quelques fausses notes. C'était du direct, c'était France Inter. Ce n'est que des bons souvenirs. J'ai adoré ce laboratoire où j'ai pu faire n'importe quoi. J'avais l'impression que je pouvais venir le matin avec une chanson...