Gouvernement : ouverture à gauche pour éviter la censure ? - C à Vous - 09/09/2024
Published: Sep 08, 2024
Duration: 00:20:47
Category: Entertainment
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- P.Cohen: On n'est pas sortis
de l'auberge... Au Québec, on dit qu'on n'est pas
sortis du bois. Le désordre provoqué
par la dissolution n'a pas fini de se répandre. - A.-E.Lemoine: Vous êtes d'accord
avec ce constat? - A.Bergé: En partie. On attendait qu'un Premier ministre
soit nommé. Il est nommé. La question, c'est déjà: est-ce
que les parlementaires souhaitent qu'il puisse présenter
son gouvernement et sa feuille de route
ou ils disent non? Certains disent qu'ils le censurent
tout de suite... Je ne désespère pas
que toute la gauche Ne dise pas non. On a aussi des gens responsables,
heureusement, à gauche. Le RN dit qu'a priori,
il ne censure pas. Comment on arrive à créer
une nouvelle majorité, relative, certes,
à l'Assemblée nationale? - P.Cohen: Avec qui et pour quoi
faire? - A.Bergé: Avec celles et ceux
qui se sont déjà manifestés. La droite a changé, entre
ce qu'ils disaient au moment de la dissolution... Aujourd'hui, la droite est prête
à y participer. Il y a eu des ouvertures. Tant mieux. Il y a un nouveau groupe politique,
Liot... Est-ce qu'il y a des personnes
individuellement qui représentent des choses à gauche qui sont prêtes
à y participer? Qu'on ait été élu du bloc central,
de gauche ou de droite... On a entendu les mêmes choses. On a entendu
la question des salaires, des logements... Ce n'est pas mal de repartir
des priorités des Français pour espérer d'avancer. - A.-E.Lemoine: L'ex-majorité
présidentielle, les macronistes... Vous allez faire quoi? R.Lescure a dit ceci. - A.Bergé: Notre intérêt,
c'est que M.Barnier réussisse. On n'a pas attendu 52 jours pour
se dire qu'il va échouer... Personne n'aura l'arrogance
de dire: "C'est tout mon programme, rien que
mon programme." Le seul à avoir dit ça, c'est
le NFP. On est censurés immédiatement
en disant cela. Ce n'est pas possible. Est-ce qu'on a des points
de convergences qui peuvent exister sur les salaires? Quand on parle du pouvoir d'achat,
c'est d'abord la question du salaire. Il y a aussi la question
migratoire. - A.-E.Lemoine: Ce sera
mission quasiment impossible... - A.Bergé: Personne n'envisage
de réussir à contenter tout le monde. Ca sert les intérêts du RN
d'espérer contenter tout le monde. On dit que les Français souhaitent
qu'il y ait une immense coalition. Les Français ont voté
pour 3 blocs différents à l'Assemblée nationale, en espérant que chacun d'entre eux
puisse gouverner. Ce n'est pas la même chose. Vous ne votez pas pour un parti
en espérant que votre voisin vote l'inverse... On dit qu'on est condamné
à travailler ensemble. Les Français n'espèrent pas
que ce soit le cas. On n'a pas d'autre choix
que d'arriver à faire converger des partis qui ne sont pas habitués
à le faire. Ce n'est pas
le mode de fonctionnement de la vie politique française... - A.-E.Lemoine: Ils vont patienter
encore plusieurs semaines avant d'avoir un nouveau gouvernement? Ils vont s'impatienter. - A.Bergé: Tout le monde
mesure la complexité du choix et des choix
que le nouveau Premier ministre va faire, la composition
du gouvernement, les signaux que cette composition enverrait... Les 3 groupes du bloc central
seront en appui et en soutien du Premier ministre. Il faut intégrer des membres
du bloc central tout en démontrant qu'il y a une alternance
car les Français ont souhaité cette alternance. - P.Cohen: Vous pourriez figurer
dans un gouvernement de LR? - A.Bergé: La question
ne se pose pas individuellement. La question, c'est de savoir
quel est le projet. Il n'y a jamais
de confiance automatique tant qu'on ne connaît pas le projet
pour lequel on va travailler. Je suis au service d'un projet
depuis 7 ans auquel je crois profondément. Je ne veux pas que ce projet
s'arrête aujourd'hui. Avec M.Barnier,
il y a une nécessité... Il l'a dit lui-même. Le changement, la rupture... Il faut en même temps
que le bloc central puisse continuer à être représenté. Les Français n'ont pas souhaité
nous dégager de la vie politique. Ils nous ont envoyé
un message clair, qu'on avait perdu,
mais pas qu'on disparaisse. - A.-E.Lemoine: B.Le Maire
est auditionné par la commission des finances. Il en a profité
pour faire ses adieux. - B.Le Maire: Je ne vous cache pas
mon émotion. Ce sera la dernière
commission des finances à laquelle je participerai. Nous avons eu, évidemment,
monsieur le président, des divergences. E.Coquerel n'est pas
B.Le Maire et inversement. C'est très bien comme ça. Ca s'appelle la démocratie. Nous avons des visions
économiques, financières, budgétaires différentes. Notre situation
des finances publiques, et je pense que cela n'a échappé
à personne, est le premier défi que devra relever
le gouvernement de M.Barnier, à qui je souhaite plein succès. - A.-E.Lemoine: B.Le Maire
ne fera donc pas partie du nouveau gouvernement. Il était ministre des Finances
depuis 2017. Votre réaction? - A.Bergé: C'est lui-même qui a dit
qu'il ne souhaitait pas rester au gouvernement
après la dissolution. Il a fait le choix de démissionner
de la haute fonction publique. Il n'a pas voulu se protéger
en restant haut fonctionnaire. Il a participé largement
à protéger les Français, notamment pendant le covid. On a un enjeu budgétaire immense. Il ne faut pas que le risque de
la censure nous prive de responsabilité
au moment du budget. Si chacun vient
avec sa proposition, son amendement à 5 milliards, 10
milliards, pour espérer négocier et ne pas censurer, la France
ne s'en sortira pas. - A.-E.Lemoine: Hier M.Le Pen a dit
qu'il ne serait pas raisonnable d'effectuer une censure
après le discours de politique générale
du nouveau Premier ministre. Samedi, J.Bardella a dit placer
M.Barnier sous surveillance. On va vivre au rythme
des chaud-froid que va souffler l'Assemblée nationale? - A.Bergé: Vous avez 3 blocs
à l'Assemblée nationale. Pour être censuré, il faut
que 2 blocs se rejoignent. Ca veut dire
que le Nouveau Front populaire espère que le RN votera avec lui
la censure de M.Barnier. Notre enjeu n'est pas d'être là
pour plaire à telle ou telle force politique
mais se demander la capacité d'action de ce nouveau
gouvernement. Je trouve irresponsable de se dire,
sans même savoir qui composera le gouvernement, si ça correspond
à ce qu'attendent les Français, on le censure... - E.Tran Nguyen: Ce n'est pas
pour plaire au Rassemblement national
qu'E.Macron a nommé M.Barnier? - A.Bergé: Ca ne se passe pas
comme ça. La gauche a dit "si vous ne nommez
pas quelqu'un de gauche, on le censure"... A la fin, il y a, à droite,
ceux qui se sont débloqués en disant: "Si c'est un Premier
ministre issue de cette famille politique, on le soutiendra." A gauche, ils ont voté pour dire
l'inverse. Il y a la réalité des chiffres. Il y en a un qui a été
peut-être moins censurable que l'autre. La vie publique a démontré
qu'ils savaient négocier et chercher des compromis. - A.-E.Lemoine: Une ligne rouge
fixée par M.Le Pen. Elle parle de la baisse
de la TVA à 5,5 sur les produits énergétiques ou l'instauration
de la proportionnelle. M.Barnier doit en tenir compte? - A.Bergé: Il ne faut pas
tenir compte du projet de l'extrême droite
mais tenir compte des électeurs. Ils attendent du respect
dans la vie publique, la reconnaissance
dans ce qu'ils vivent. Il ne faut pas mépriser
les députés, quels qu'ils soient. C'est caricatural d'arriver à la
1re séance de l'Assemblée et de refuser de serrer la main. On se met en scène soi-même. Si on n'est pas capables
entre députés de se respecter... Ca ne veut pas dire
qu'on ne se combat pas... C'est quoi, l'image qu'on renvoie? On a déjà un pays suffisamment
fragmenté, divisé politiquement. Il faut du respect
et de l'intransigeance sur des principes essentiels
pour nous. - E.Tran Nguyen: Le respect du vote
des électeurs, c'est ce qui a motivé
ces manifestations samedi de la part de la gauche,
LFI en tête, pour protester contre le fait
de ne pas avoir vu sa candidate L.Castets à Matignon. Selon le ministère de l'Intérieur,
il y avait 110 000 personnes. Ils étaient en colère. ... - J.-L.Mélenchon: Je vous appelle
à une bataille et à une lutte de longue durée. Il n'y a pas besoin
d'être de gauche pour comprendre que la règle en démocratie,
c'est que celui arrivé en tête gouverne. Ces gens sont des usurpateurs. Ils n'ont pas à être là, ils n'ont
pas à exercer le pouvoir. ... - Je me sens méprisée
par mon gouvernement. Dans un autre pays, on trouverait
tous ça extrêmement choquant. - C'est scandaleux. C'est contraire à la démocratie. - Il a des positions
sur l'immigration très proches, compatibles avec celles du RN. Ca valide leur théorie, leur thèse. Quelque part, on leur prépare
le terrain. - E.Tran Nguyen: Ces manifestants
demandent la démission d'E.Macron, qui a été hué et sifflé au début
de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques hier soir. Vous craignez que le climat
devienne de plus en plus électrique dans les mois à venir? - A.Bergé: C'est très dangereux
d'appeler à la destitution et à la démission
du président de la République. Au-delà d'E.Macron, pour lequel
j'ai du respect et de l'amitié et de la reconnaissance, il y a
la fonction du président de la République. Aller dans la rue pour dire que ce
qu'on a pas obtenu dans les urnes, on va l'obtenir dans la rue... Il y a quelques années, on a vécu
les "gilets jaunes", les mouvements de violence à l'encontre des élus,
des parlementaires... Tout ce qui attise
l'expression de la violence à l'égard
du pouvoir démocratique... On n'a pas pris ce pouvoir
par effraction. Le président de la République
a été réélu. Les élections législatives
ne nous ont pas balayé non plus. - E.Tran Nguyen: Les Français
ont l'impression que leurs votes n'ont pas été entendus. - A.Bergé: Qu'ils en veuillent
aux responsables de politique de gauche, à l'intransigeance
de J.-L.Mélenchon qui a considéré que c'était "tout le programme,
rien que le programme de LFI". Qu'ils en veuillent à O.Faure
qui a fait voter par le PS que si c'était B.Cazeneuve,
ils refuseraient de le soutenir... Qu'ils en veuillent à cette gauche
qui est incapable de vouloir réellement et sincèrement
gouverner. Je trouve ces images
de manifestation... Je passe sur les drapeaux de la Palestine, notamment. Je ne vois pas le rapport. - E.Tran Nguyen:
Il y avait une autre manifestation. - A.Bergé: Ces mouvements
sont des mouvements dangereux. Ce n'est pas juste
une expression démocratique. C'est la volonté de forcer
le président de la République à se démettre, à se soumettre. Il y a des élections. C'est comme ça qu'on arrive
au pouvoir... Remettre en cause le résultat
des élections, une forme de trumpisation
de la vie politique... Ca ne finit pas bien, en général. C'est un mouvement marginal
de la société que de vouloir remettre en question le résultat
d'un processus démocratique . - A.-E.Lemoine: A.Bergé, ministre
déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes
et de la lutte contre les discriminations
autant que nécessaire... - A.Bergé: L'idée, c'est que
ça prenne fin le plus vite possible. Le Premier ministre va en décider. - A.-E.Lemoine: M.Barnier assistait
aussi à la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques. C'est la Story de M.Bouhafsi. - M.Bouhafsi: J.Bardella dit
que vous êtes sous surveillance. Ce sont des mots forts. - M.Barnier:
Je suis sous la surveillance de tous les Français. Il y a 11 millions de Français
qui ont voté pour nous. - M.Bouhafsi: C'est l'histoire
d'un homme politique qui n'imaginait pas assister
à la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques dans le costume
de Premier ministre. Il a accepté d'être suivi
par nos caméras hier. Le savoyard
devenait conseiller général il y a 51 ans. Son nom a été évoqué plusieurs fois
pour Matignon. 50 ans de carrière politique. Quand même beau. - M.Barnier: Il ne faut pas
me ramener trop en arrière... Je ne fonctionne pas
dans la nostalgie. Il faut se méfier de la nostalgie
en politique. Un peu de la rancoeur aussi,
du sectarisme... J'ai beaucoup de mémoire
et de souvenirs. J'ai l'honneur d'être ici et le président de la République
a fait son choix. C'est un honneur pour moi. Je vais essayer de l'utiliser ici,
au service de mon pays. C'est pour ça
que je me suis engagé... - M.Bouhafsi: Tout le week-end,
il a enchaîné les consultations. Samedi, il a rencontré
E.Borne et Y.Braun-Pivet. Avant notre rencontre,
il s'est entretenu avec E.Philippe. Place à la gauche dans l'espoir
de former le plus vite possible un gouvernement. - M.Barnier: Il faut
une bonne équipe. J'ai toujours fonctionné
avec des équipes... G.Pompidou avait expliqué
qu'il fallait une morale collective. Je m'attache au gouvernement,
maintenant. Il faut constituer
l'équipe de France. - M.Bouhafsi: Le plus dur commence? - M.Barnier: Le plus dur
est devant moi. J'en suis conscient. J'ai dit ici même, dans mes 1ers
mots, le respect que je dois au Parlement, à tous les groupes
parlementaires, qui représentent des citoyens. Chaque citoyen est important. - M.Bouhafsi: Avec
le Premier ministre, nous avons pris la direction
du Stade de France où il a voulu féliciter
les forces de l'ordre et de l'armée qui ont participé à la sécurité
des JO et des Jeux paralympiques. Vous auriez pensé
vivre ce genre de moment il y a quelques semaines
ou quelques mois? - M.Barnier: Non. En étant un homme politique engagé,
je n'ai pas d'agenda personnel. J'étais prêt à servir. Il faut toujours
être prêt à servir. Je suis dans un moment
où je ressens la détermination mais aussi le devoir d'humilité. - M.Bouhafsi: Vous êtes là
par défaut? - M.Barnier: Ce n'est pas
le sentiment que je ressens en écoutant les réactions
de ma nomination. - M.Bouhafsi: Il a vécu son premier
bain de foule, face à des Français bienveillants
et même inquiets pour lui. ... - M.Barnier: Vous avez
une belle casquette. J'aimerais en avoir une comme ça. ... - M.Barnier: Je n'aime pas
les barrières. J'ai plein de courage. J'ai plein de courage et même
un peu d'utopie. - M.Bouhafsi: Les Français
vous disent "bon courage". - M.Barnier: Ils savent
qu'il y a beaucoup de problèmes. Il faut se retrousser les manches. - Vive la Savoie. - M.Barnier: Pas que la Savoie,
la France. - M.Bouhafsi: M.Barnier insiste
sur ces mots: communication... M.Barnier a répété son credo
à des Français qui l'ont croisé. - M.Barnier: Qu'est-ce qu'on attend
d'un Premier ministre? Je le dis avec humilité. Je pense qu'on attend de lui
qu'il dise la vérité. Ce qui m'intéresse,
c'est le travail au quotidien. On ne va pas faire des miracles... Si vous croisez un homme politique
qui vous promet la pluie et le beau temps,
méfiez-vous. - Les internes en médecine comptent
sur vous. - M.Bouhafsi: "Moins de bla-bla,
plus d'action, n'écoutez pas ceux qui vous vendent les miracles,
je ne veux pas faire de fausses promesses." Il vise qui? Vous étiez au pouvoir depuis 7 ans. - A.Bergé: Il a besoin de démontrer qu'il y a un nouveau moment
politique qui existe. Il faut être très humbles
sur le résultat et honnêtes sur le fait qu'on a perdu
ces élections. Ca veut dire qu'il faut
du changement, sans doute dans la méthode, dans la capacité qu'on a
à associer plus. Quelle que soit notre place, c'est
notre intérêt qu'il réussisse. Si lui ne réussit pas,
qui réussira? Qui réussira cette équation
qui paraît impossible, politique, budgétaire, économique,
environnementale, de souveraineté? Il ne faut pas faire désespérer
les gens de la vie politique. - P.Cohen: A chaque sortie, il distribue... Il parle "d'esbroufe" pour dénoncer
la gestion intérieure et le mode de gouvernement d'avant. - A.-E.Lemoine: Il y a eu
de l'esbroufe? - A.Bergé: Est-ce qu'il y a eu
des fautes? Sans doute. Vous ne perdez pas des élections
parce que vous avez tout bien fait. Il y a sans doute des choses
qui ont été mal faites, mal comprises. Est-ce que c'est la méthode,
la manière? Il faut un peu d'humilité. Il ne vient pas
avec son histoire politique pour ne pas agir et ne pas avoir
la capacité à agir. J'aimerais qu'on soit responsables
et qu'on dise, quelle que soit notre place, notre parti
politique, que notre intérêt, c'est que le pays réussisse. - A.-E.Lemoine: Si j'étais
M.Barnier, que je vous écoutais, je vous proposerais un poste. - P.Lescure:
Pendant les Jeux paralympiques et les Jeux olympiques, une voie
du périphérique était réservée aux véhicules
autorisés. A.Hidalgo a annoncé ce matin
à T.Sotto qu'elle allait baisser la vitesse à 50 km/h maximum
au lieu de 70 actuellement. - A.Hidalgo: Oui pour les 50 km/h. Ca relève de ma décision. Ce sera au 1er octobre. - Je pense que ça ne va pas
fondamentalement changer les choses. Quand on est dans les bouchons,
ça ne roule pas trop vite. - Si c'est pour l'environnement,
OK, mais je trouve ça un peu dommage pour les utilisateurs. - Il faut tester. - P.Lescure: A.Hidalgo
prend cette décision sans attendre l'avis de l'Etat. La vitesse maximale est régie
par le code de la route. Le gouvernement peut agir. Vous êtes députée des Yvelines. Cette mesure va impacter
les habitants d'Ile-de-France. C'est à elle seule de décider? - A.Bergé: Souvent, elle décide
ce qui impacte plus la vie des Franciliens que la vie
des Parisiens.