on vous parle d'une histoire d'amitié ou plutôt de la fin d'une amitié celle de deux Allemands l'un juif l'autre pas en 1932 max et Martin sont am et associé d'une galerie d'art à San Francisco en 1934 ils seront de farouches ennemis quand Martin de retour en Allemagne est contaminé par l'idéologie nazi et qu'au fil des 9 19 lettres que les deux amis s'échangent le ton change et bascule jusqu'à se transformer en haine pure et simple mon cher Martin voilà de retour en Allemagne comme je t'envie je n'ai pas revu ce pays depuis mes années d'étudiants mais le charme d'Unter d' Lindon agit encore sur moi comme la largeur de vue la liberté intellectuelle les discussions la musique la camaraderie en joué que j'ai connu là-bas c'est une Allemagne démocratique que tu retrouves une terre de culture où une magnifique liberté politique est train de s'instaurer max mon cher vieux compagnon j'ai acheté quatre services de table de la porcelaine la plus fine une profusion de verre en cristal et une argenterie devant laquelle Elsa est en extase à propos d'Elsa c'est trop drôle voici qui va sûrement t'amuser je lui a acheté un lit énorme gigantesque Elsa riait comme une en le racontant à sa grand-mère mais celle-ci a secoué la tête et gromelé Martin vous avez fait ça mais maintenant prenez garde parce qu'elle va encore grossir pour remplir son lit ela encore qure grossesses et je tiendrai tout juste dedans tu sais quoi max et bien c'est [Musique] vrai merci j'allais arrêter tout seul àout Inconnu à cette adresse c'est un grand classique de la littérature épistolaire signé Catherine Cressman Taylor l'un des textes les plus troublants et les plus émouvants sur la tragédie nazie à partir de mardi prochain sur la scène du Théâtre Antoine Stéphane guillaon et Martin le père de famille reparti vivre en Allemagne séduit par cette idéologie Jean-Pierre Daroussin incarne max juif et célibataire resté à San Francisco trahi par son ami ils sont tous les deux ce soir nos invités sal Stéphane bonsoir ouais salut genentur vous allez bien ou ça va bien merci déjà d'avoir accepté de d'avoir accepté les caméras c'est à vous pendant vos répétitions la première c'est mardi c'est la première fois que vous formez ce duo d'amis qui devient et demi mais c'est un texte que vous connaissez l'un et l'autre très bien Jean-Pierre vous l'avez joué il y a 10 ans c'était avec Eric Elmosnino mais vous jouiez max non je jouis Martin Martin je veux dire c'est ça que direile Max Martin le rôle de Martin oui une FO sur de le rôle que vous avez toujours joué que ce soit face à Gaspar Prous Bruno Solo Pascal LB à chaque fois c'est dans celui de qui est dans le mauvais camp comment vous l' expliquez ça je sais pas j'aime bien jouer les les salopards je le fais bien j'ai pas forcer ma nature mais il est il est indécrotable irrécupérable ce ce Martin non mais ce n'est pas enfin en vérité c'est pas c'est pas qu'un c'est pas qu'un salot il va il va il va être totalement pris et et et endoctriné par le national socialisme et et devenir à la fin monstrueux mais au départ c'est une histoire d'amitié et c'est l'histoire d'une amitié brisée h d'une trahison c'est exactement le sentiment que ressent max c'est vrai à je ne pensais pas que je ne pensais pas que mon ami était capable de de ses sentiments tout à fait inhumains et il il devient tout à fait glaçant quoi il il il est vraiment contaminé et du coup vous répondez enfin votre personnage répond au mal par le mal c'est tout d'un coup c'est la guerre des mots qui est lancée entre ces deux anciens amis qui deviennent ennemis je ne deviens pas spécialement disons que ma vengeance est un peu cynique et et assez dur puisque je l'envoie carrément dans les camps de concentration puisque je je fais en sorte que par mes lettres qui sont que je sais qu'il elles sont surveillées et je fais en sorte qu'ils soit compromis et que qu'on puisse penser qu'il est qu'il trahit la qu'il trahit ses amis et qu'il est en fait en amitié avec toute le avec les Juifs c'est un texte qui a une résonance évidemment intemporelle mais plus particulièrement en ce moment oui parce que on se rend compte que quand la vie est difficile les gens ont malheureusement tendance à se réfugier dans des discours extrêmes populistes euh flagorner et et on est en 1933 et hicller vient d'arrié et effectivement mon personnage au départ c'est ça la la force de la pièce est là c'est qu'il il hésite il se dit je suis pas sûr que ce soit quelqu'un de de de bien il m'a l'air un peu dingue oui est-ce qu'il est vraiment saint d'esprit il se pose la question est vraiment saint d'esprit il prenon cette phrase même et et peu à peu au fil des lettres il va il va basculer vers un F isme effrayant et c'est ce processus là de comment un homme bien sous tout rapport bascule dans le fanatisme canalyse l'auteur de cette pièce une femme mais qui a d'abord publié elle a écrit ça en 1938 la guerre n'a pas encore déclaré c'est une lanceuse d'alerte de l'époque une visionnaire une visionnaire et pourtant c'est sous un nom d'emprunt qu'elle a publié cette pièce parce que on on trouvait son mari et son éditeur trouvait que c'était un texte trop fort pour être signé par une femme ouais ça se comprend [Rires] le cé exactement ce qu'il fallait dire aujourd'hui je sais fait exprèsti le j'ai senti le moment non mais c'est dingue moi j'ignorais cette histoire patrickoui elle a pris un nom d'entreint oui c'est fou bon je pensais que ça vous inspir un peu plus en cette journée du j'ai fait une j'ai fait une petite petite blagounette pour vous quoi mais Jean-Pierre aussi il a des des vannes si vous voulez les ouvrir c'est [Rires] tout première fois que vous vous donnez la réplique sur scène tous les deux on écoute votre metteur en scène Jérémy Lipman au Théâtre Antoine au micro d'Audrey paayas et Benjamin NMAS c'est deux de deux énormes bosseurs ça se sent et ils ont aussi une intimité et ils ont un rapport au texte quand on a des Stradivarius comme ça c'est pas des gens qu'on dirige che des gens qu'on amène on a on amène un regard extérieur et Jean-Pierre et Stéphane c'est des aventuriers de l'intention en tous les cas ils sont dans dans d'une générosité et ils ne sont pas dans le fabriquer ils sont dans dans la pureté du geste et c'est ça qui me touche à mort il parle bien de de votre travail et de de ce qu'il voit en vous vous vous connaissiez au-delà de n'avoir jamais jouer encore ensemble très peu on s'est croisé quelqu fois à l'autrain oui c'est ça ouais on est les derniers à mettre des voitures sur le train c'est vrai je vous jure que c'est vrai c'était la première fois qu'on se voyait c'était à l'autotrain ou et pour aller où enfin pardon lui dans Sud moi j' aller en Corse et fait voilà on a eu une discussion de voilà c'est ça voilà voilà de de de personnes c'était une première prise de contact ça mais on sent que petit à petit on ça ça ça va se faire de plus en plus hein la prochaine fois vous prendrez les billets ensemble non puis vous avez vous retrouvez sur scène vous Stéphane il y a eu la radio il y a eu la télé mais la scène ça a toujours été dit souvent joliment ici ce qui vous tient le plus et puis Jean-Pierre c'est toute une carrière au théâtre un Molière il y a pas si longtemps mais tellement drôle euh c'est vraiment la scène qui vous qui qui qui l'endroit le privilégié pour vous deux pour chacun de vous et vous deux moi je reconnais que je suis un peu en chausson quand je suis sur oui ça me je suis chez moi ouis je suis chez moi et ça depuis que je suis gamin je ne sais pas pourquoi je j'arrive pas à l'expliquer mais c'est c'est un c'est un c'est un espace où j'arrive à à rassembler ce qui fait que je je parce que je m'occupe pas de moi je suis c'est pas moi qui suis le qui c'est le fait de d'être un personnage le fait d'être quelqu'un d'autre et quelque chose dans lequel je me sens extrêmement à l'aise à chaque fois je je voilà je je mimise dans dans dans le corps de quelqu'un et ça c'est je c'est pour moi c'est très confortable d'être sur scène je je ne me sens pas regarder quand je suis sur scène c'est ça qui est très curieux voyez ce qui vous voit oui mais je regarde pas non plus ça me ça me oui alors le cinéma c'est autre chose le cinéma c'est un truc formidable parce que moi ce que j'adore aussi au théâtre c'est répéter c'est pas forcément être dans le dans la dans la représentation mais au cinéma on est tout le temps en train de répéter donc ça on n jamais en représentation il y a un on répète puis bon c'est c'est le metteur en scène qui va prendre la la meilleure la meilleure répétition mais on est toujours en répétition au cinéma on est St fan oui la scène ah Mo j'adore jouer avec quelqu'un parce que je joue toujours seul et puis là en plus j'ai pas la responsabilité du texte parce que quand vous êtes en one man show vous êes avec toutes les responsabilités oui alors que là c'estors et a priori c'est un succès c'est une récréation de jouer le texte de quelqu'un d'autre donc je suis j'ai pas l'impression d'aller travailler et de tous les partenaires avec lesquels vous avez fait cette pièce c'est jeanre d'ous évidemment il a même pas fa mais la question ne se pose pas là il y a il y a une valeur ajoutée puisqu'il a dit du bien de nous on va dire du bien de lui de jéréy qui a fait une mise en scène incroyable avec une musique originale des images extrêmement belles il y a un travail de de de de de vidéos de de son de c'est vraiment nous on est on est porté on est dans un écrin c'est-à-dire que ça nous ça nous he ça nous transcembleou parce il y a une littérature qui est très forte avec cette pièce on est vraiment dans une tragédie moderne assez formidable et ce qui est for c'est qu'on est entre l'incarnation puisquil y a quand même des personnages qui existent et on est aussi dans la littérature le texte est quand même au-dessus de nous puisqu'on est à moitié en lecture de ces lettres puisque les personnages sont pas dans le dialogue on n'est pas dans cette dans cette trivialité du dialogue on est chacun dans un monologue qui est celui de de la correspondance et c'est et et cette distance qu'il y a entre la littérature qu' qui émerge au-dessus comme ça du plateau et quand même malgré tout le ces ces petits hommes qui sont là au milieu de de ces grands événements historiques puisquon il y a des projections il y a des choses il y a des il y a du son il y a on entend les on entend les les bottes qui qui qui circulent on a l'impression qu'ils sont dans le théâtre ça ça il y a un moment donné où c quand vous disez c'est d'actualité et ben on on on on on ressent effectivement que c'est que si c'est arrivait si c'était possible et ben on serait pas fier Inconnu à cette adresse c'est à partir du 12 mars jusqu'au 13 avril au Théâtre Antoine du mardi au samedi à 19h relâche les 15 16 et 26 mars j'ai été hyper précis mais vous avez été fantastique comme d'habitude franchement tu vois on joue pas on joue pas très longtemps donc il fa c'est important de dire lancer l'affaire tu doutais du fait qu'elle serait capable de vraiment faire la promo correctement on n jamais sûr on n'est jamais sûr et là vraiment c'est c'est chouette ce que vous avez fait