Eric Ciotti, dans une triangulaire dans sa circonscription de Nice - reportage #cdanslair 04.07.2024

Published: Jul 04, 2024 Duration: 00:08:10 Category: Entertainment

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- M.Lauqué: On va donner la parole aux militants. Direction les Alpes-Maritimes, dans le fief d'E.Ciotti. Il s'est allié avec le RN. Le président des Républicains se prépare à affronter une triangulaire et règle ses comptes avec son ex-famille politique. - A Nice, le front républicain a échoué. E.Ciotti, candidat LR allié au RN, a le sourire. A côté de lui, quelques minutes avant le débat d'entre-deux-tours, son adversaire du Nouveau Front populaire est concentré. Triangulaire oblige, sur le plateau, le 3e est un macroniste. - E.Ciotti: Il insulte les 11,5 millions de Français qui ont fait confiance à notre coalition, la coalition des droites. Je suis un homme de droite. Je me suis dit que notre pays était à un tournant. Vous parliez de chaos. Le chaos, c'est votre camp qui l'a installé. Chaos économique. Nous venons d'être dégradés. La dette n'a jamais été aussi élevée. Le pouvoir d'achat n'a jamais été aussi en berne. Chaos politique avec cette dissolution... - Pour E.Ciotti, le maintien du candidat arrivé 3e est une aubaine, même s'il ne veut pas le reconnaître. - E.Ciotti: Je n'ai pas de commentaires à faire. Il pouvait se maintenir. Il s'est maintenu. C'est son problème, pas le mien. - Quelques heures plus tôt, dans le vieux Nice, G.Monetti cherche à rattraper son retard. - Enchanté. Bonjour, patron. - Avec un peu plus de 22 % au premier tour, l'adjoint au maire de Nice essaie de convaincre des électeurs tentés par l'extrême droite. - On nous l'a vendu "le changement, c'est maintenant"... Quand j'appelle la police municipale parce que je suis emmerdé par des clochards et qu'on me dit qu'on ne peut rien faire... Dans l'esprit des gens, ça mouline. Je n'ai jamais voté RN de ma vie, mais là, qu'est-ce qu'on fait? - Vous avez vu la campagne que je mène? Elle n'est pas sur mon canapé. Je suis lucide. - Maintenir sa candidature au second tour, un choix critiqué mais qu'il assume. - Je suis au bon endroit, fidèle à mes valeurs et à mes convictions. Je me suis engagé dans cette bataille pour ne pas laisser les Niçois en otage face aux extrêmes. Je n'allais pas me retirer pour les mêmes raisons. Ce combat est appréciée dans la rue. Je vais aller au bout du bout. Je suis le seul à pouvoir remporter cette élection ici face à l'extrême droite et au Front populaire. - Le Nouveau Front populaire, incarné par l'insoumis O.Salerno. Avec 26 % des voix, la gauche a fait une percée historique dans un paysage très à droite. - On est plus en 2002 quand Le Pen est arrivé au second tour, où on pouvait se dire qu'on ne voterait pas pour J.Chirac et qu'on ne ferait pas barrage. - Mais avec la triangulaire, ses chances de remporter la circonscription sont encore plus faibles. - G.Monetti sera un des rares candidats de la majorité présidentielle qui se dit gaulliste en France et qui ne se sera pas désisté avec un candidat RN en tête et un candidat NFP. - Pour les militants, se qualifier au second tour est inespéré. En 2022, la Nupes n'y était pas arrivée. - Je suis dégoûtée et très heureuse. La gauche refait surface. A Nice, 75 % de la population est éligible à un logement social. La fameuse carte postale, façade de la beauté... Il y a aussi les Niçois des quartiers populaires. - Le cas de Nice ne fait pas totalement figure d'exception. 1 candidat sur 5 appartenant à la majorité n'a pas souhaité se désister là où l'extrême droite les a battus. - M.Lauqué: Un mot sur l'objectif d'E.Ciotti. Quel est son objectif personnel? Il vise les municipales à 2 ans? - N.Mauret: Sa grille de lecture, c'est... Le 9 juin, quand il a vu que F.-X.Bellamy arrivait 5e ou 6e dans sa circonscription avec un score en dessous de ce qu'il avait eu au niveau national, dans la nuit, il a appelé M.Le Pen. La grille de lecture d'E.Ciotti, c'est de gagner les municipales à Nice en 2026. La politique, c'est des idées mais aussi des inimitiés et de l'humain. Entre E.Ciotti et C.Estrosi, l'actuel maire de Nice, c'est plus que de la haine. C'est vraiment très fort, le ressentiment entre eux. C'est comme ça qu'il faut expliquer le fait que G.Monetti, premier adjoint d'Estrosi se soit maintenu. Ce n'est pas pour des considérations nationales. C'est simplement pour essayer de se compter dans l'objectif des municipales de 2026 à Nice. A Nice, c'est une élection locale, pas nationale. - J.Jaffré: C'est un peu une salade niçoise. D'une part, si le RN échoue à avoir une majorité dimanche prochain, c'est l'échec de sa stratégie qu'il devra subir. Le président des Républicains a quitté son poste... Enfin, il a voulu maintenir son poste, mais il a rompu avec son parti, son idéologie, avec tous les autres leaders du parti sur le thème: "C'est ce qu'il faut faire et c'est ce que nos électeurs attendent. Il y a une majorité de droite dans le pays et il faut la faire émerger." Vous avez raison, Nathalie. C'est par rapport aux municipales qu'il faut comprendre ce qui se passe. Le problème de fond... Nice est une ville à droite avec un maire issu du RPR, C.Estrosi, et un RN très fort. Dans l'affaire, G.Monetti aurait dû se désister pour un insoumis, pour aller chercher E.Ciotti, c'est-à-dire envoyer le signal que C.Estrosi est un complice des insoumis... Bilan de la salade niçoise: tout le monde se maintient et on verra ce que ça donne. - G.Sliman: En temps normal, on pourrait imaginer qu'un tel désistement eut été profitable. L'intérêt pour C.Estrosi et son candidat dans le billard à 3 bandes, c'est aussi de limiter le score de Ciotti dans une circonscription où, probablement, les 3/4 des électeurs iront vers un candidat de droite ou d'extrême droite. Si Ciotti avait été seul face à un insoumis, dans cette circonscription, il aurait pu réaliser un score digne de S.Hussein lors de ses plus belles années. - J.Jaffré: Vous exagérez un peu. - G.Sliman: 75-25. Par contre, le fait de limiter le succès d'E.Ciotti au second tour est un objectif. E.Ciotti, dans les baromètres politiques, a connu un recul très important auprès de l'opinion publique. Il est en train de monter dans les cotes de rejet. Il n'a pas encore rattrapé E.Zemmour et J.-L.Mélenchon, mais il est très haut. Il divise l'électorat de droite.

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